Danse, Trip and Crazy

Naître et mourir sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif.

Aujourd'hui, préparez la sirène à polémique parce que Gaspar Noé a délivré son nouveau film ! Quoi ? Il n'y a pas de polémique pour celui-ci ? Pourtant il y a du sexe, de la drogue, un presque inceste, une ambiance oppressante. Quoi ? Parce que cela ne parle pas de viol ou de sexe ? Oh. Du coup , je fais quoi moi ? J'avais envie de ma bonne petite polémique bien hypocrite de la part d'une association raciste ou d'un Social Justice Warrior bien coincé moi ! Bon ben c'est parti pour un film incroyable qui va nous faire demander : mais pourquoi on a produit Alad'2 ? Non, je ne vais pas m'infliger ce film. Alad'1 m'a traumatisé et je me suis fait les 50 Nuances de l'Arnaque plus tôt dans l'année et on va s'infliger le Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu 2 en 2019 ouais !!!

Gaspar est un fou de la caméra

C'est mon premier Gaspar Noé. Non, je ne vais pas le cacher, c'est le premier film de Gaspar Noé que je vois (ne vous inquiétez pas, je vais voir Irréversible, Love , Into The Void et compagnie). Et niveau mise en scène...je n'étais pas prêt. Franchement, il y a 3 règles pour tout artiste : Il apprends les règles, il maîtrise les règles et les détruit. Gaspar Noé ne fait que détruire les règles dans tout le film. Il arrive quand même à être cohérent malgré le faite qu'il met les génériques à n'importe quel moment du film. On voit aussi des plans tout à fait classique mais dont on ne s'attend pas. Notamment, les plans fixes pour les moments de "calmes" qui sont clairs et limpides avec une caméra posée où on voit les danseurs s'exprimés (avec un plan fixe de face puis de dessus) et lorsque tout dégénère, tout s'accélère. Angles néerlandais, images étirées, images retournées, flou dans l'image. Le film devient l'équivalent d'une vraie drogue. Récemment j'ai eu une dispute avec une personne qui confondait entre les films qui jouaient avec nos émotions et les films qui étaient vecteurs d'émotions. Ce film en est un. On peut se sentir déranger, mal à l'aise et désorienté devant ce film. C'est vraiment saisissant. A la fin on est tout simplement fatigué et repus. Autant dans un film comme Avengers : Infinity War, on peut se sentir surpris, autant pour Ghostland, on peut se sentir bouleversé, mais là, on est complètement désorienté. Bref, je comprends pourquoi Gaspar Noé dérange car il fait tout pour que nous soyons acteur et non spectateur de son film. Et cela, rare sont les films qui le font. Petite note au sujet de la musique : Thomas Bangalter. Pour vous situer, c'est l'un des Daft Punk. Maintenant, passons à l'un des rares défauts du film, les personnages.

Esprit de groupe ...ou pas

Le gros défaut du film est le faite qu'on arrive pas vraiment à identifier tout le monde dans ce huis-clos.

La seule qu'on peut à la limite identifier est Selva jouée par Sofia Boutella. D'une part, c'est la meneuse et que le film est en grande partie sur elle et d'autre part, bah...c'est la plus connue du cast. Elle joue le rôle d'une danseuse qui sera la première à se rendre compte que quelque chose ne va pas et sera en grande partie la première témoin du chaos ambiant.

David (Romain Guillermic) est un ex de Selva visiblement, qui sera rejeté par elle et lui qui était respecté subira le rejet des autres.

Lou (Souheila Yacoub) est une danseuse qui cache un secret assez inavouable aux autres

. Et elle subira elle aussi de plein fouet les conséquences de l'empoisonnement de la sangria.

Daddy (Kiddy Smile) est le DJ de la team et est plutôt cool et vraiment bizarre (comme mettre une perruque blonde...véridique) et facilement reconnaissable (ce qui en fait 2)

Emmanuelle (Claude-Emmanuelle Gajan-Maull) est l'organisatrice de la soirée et elle est mère de famille. Elle est assez en retrait mais prend la mesure du danger quand elle se rend compte que la sangria a quelque chose qui les rend bizarre. Du coup, bien qu'elle soit affectée elle tente de protéger son fils...mais ça va mal tourner.

Pour le reste...Je me souviens presque que pour quelques scènes. Bon il y a bien Psyché, l'américaine et la plus grande (on y reviendra), Ivana (Sharleen Temple) qui est proche de Psyché et...va finir avec Selva (oui spoiler). Riley l'efféminée, Mounia la brutale, Sara (qui était aussi dans Mission Impossible : Fallout). Strauss Serpent (sérieusement, ce mec est impressionnant) et Tito le gamin. Bon, j'ai mis ceux dont je me souviens. Mais il y a des danseurs dont je vois le visage mais que je n'arrive pas à mettre le nom.

C'est la force et la faiblesse du film. D'une part, il y a très peu d'individualité et d'autre part, le film met bien plus en avant le groupe. Du coup, on s'attache aux personnages mais plus en tant que groupe qu'en tant qu'individu (du coup, je sais qu'il y a l'un d'eux qui a été jeté dehors mais impossible de mettre un nom dessus).

Logos to Chaos

Déjà, le film est du pur cinéma. Et évidemment, il y aura je le sais une armée de troll qui vont critiquer ce film avec cette phrase

Hé...mais il ne se passe rien dans ce film !

Quoi ? Comment ça il y a personne qui a reproché ça dans ce film ? Du coup, on reproche à Mad Max : Fury Road et Gravity leur scénario soit disant minimaliste et on ne dit rien à ce film ? Bon on va oublier. Oui, l'histoire est assez simple, mais la trame du film fait que ce qui tient en haleine est comment la fête va vraiment dégénérer. On a une phase de présentation, une phase de danse, une phase où les personnages parlent de tout et de rien, une autre phase de danse mais vu du dessus, de la sangria à gogo (je ferai de plus en plus attention à cette boisson du coup) et le moment où ils se rendent compte qu'ils ont été drogué. Du coup, tout s'accélère, des révélations s'enchaînent, la folie s'embrase, des rejets à tout va, de la danse etc etc. Bref, une histoire dérengeante et crue (mais pas aussi cru que je le pensais...même si enfermer un enfant dans la pièce avec le boitier électrique et donner des coups sur le ventre d'une femme enceinte...ouais...). Anecdote marrante, le titre de travail est Psychée et si vous avez vu le film, vous savez ce que ça veut dire.

Et j'aime bien le premier plan avec l'écran de télé avec les vidéos d'Hara-Kiri, Suspiria, du Labyrinth, bref pas mal de films cultes et étranges.

A voir dans un état second

Climax est un film qui se permet tout et ne s'interdit rien en tant qu'objet filmique. Il met quasiment à l'amande tous les films français de cette année tant s'est bien fait. Cela dit, le film est aussi assez difficile pour les âmes sensibles et dont on sait maintenant que le drapeau français n'est fait que pour décorer. Bref, à voir avant de prendre de la sangria dans une fête (de toutes façon je me limite qu'au champagne...attends, c'est quoi ce truc bleu...).