Class of 1999
5.4
Class of 1999

Film de Mark L. Lester (1990)

Quand Orange mécanique rencontre Terminator...

Vous en avez déjà imaginé, vous, des trucs tellement improbables qu'il faudrait quand même les donner à un réalisateur sympa pour voir ce que ça donne. Class of 1984 a relativement bien marché, dopé par le jusqu'auboutisme de son script et sa culminance dans la violence (avec ce côté politique évident qu'on peut néanmoins oublier devant la bisserie excessive de l'objet). Alors, on demande à Mark Lester de remettre le couvert. Bien volontier, donnez moi un budget, et je vous promet que je vais draîner les foules avec pleins de nouvelles idées.


Class of 1999 est l'anti Class of 1984 sur le plan de la réflexion. Lester a évacué tout ce qui pouvait être politique de son oeuvre, ça avait trop fait chier au niveau de la censure et dans les dîners, on lui prenait la tête avec des tas de débats auxquels il avait déjà apporté une réponse. Alors, exit la vengeance de la droite dure, on va taper dans le film générationnel en faisant les adolescents les plus punks que vous ayez jamais vu. Mad max, j'aime bien, alors faut que ça saigne au moins autant (et qu'on soit un peu réaliste avec les camés hein, faut pas qu'on dise que le film est amoral). Et pour gérer le problème, le gouvernement va utiliser des robots à visage humain pour appliquer les cours et la discipline de manière inflexible. Purée, je sens venir le chef d'oeuvre.


Un univers aussi bancal rend le film forcément fascinant, au moins attachant. Appliquant ses dérives sécuritaires au delà du paroxysme, le film transforme les alentours des lycées en zone de guerre tenues par des gangs d'élèves et les établissements publics en prisons ouvertes où les gardes tabassent des élèves pendant que d'autres se livrent à divers délits. Plus illogique que ça, c'est pas possible. Et arrivent alors les robots qui remettent de l'ordre en classe à coup de fessées (véridique) et de prises de judo sur les fauteurs de troubles. c'est tellement surréaliste que le spectateur applaudit. Mais très vite, les robots outrepassent leurs protocoles et deviennent meurtriers. "Allons monsieur le directeur ! C'étaient des junkies ! Ils n'étaient déjà plus des êtres humains !" nous certifie le scientifique dirigeant l'opération. La Science s'est prononcée, mais le héros (un lycéen punk avec des principes moraux) sent quand même que ça pue un peu, cette histoire. Négligence de la compagnie, ou malfonction ? Terminator, qu'on hurle, bière en main, devant la jungle urbaine qui se fait équarir profond par nos trois têtes de boulon dévissés ! Dégénérant dans un nouvel affrontement professeurs / élèves qui surpasse en violence et en ridicule son prédécesseur, ce Class of 1999 est un objet régressif furieusement plaisant, totalement excessif pour son époque (assez pour le rendre plaisant aujourd'hui en ayant évité le cynisme moderne) et qui satisfait clairement, pour peu qu'on sache où on a mis les pieds.

Voracinéphile
6
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le 20 oct. 2015

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