Voila ma conclusion après l'image finale de Civil War.
En Afrique, en Europe ou aux US, on retrouve les mêmes débordements, les mêmes saloperies, la même stupidité (la séquence du sniper !), mais que la guerre est belle quand elle bien filmé !
La décharge d'adrénaline dans chaque séquence d'action nous accroche, chaque plan est lisible, immersif (pas d'effet de caméra secouée, merci !), on en prend plein les yeux et les oreilles (excellent traitement du son). Et Alex Garland sait aussi faire monter la tension sans abuser des explosions (Jesse Plemmons !)
Traversée pointilliste de la guerre, dont chaque étape nous présente un aspect, c'est impeccable mais, à moins que ce ne soit voulu, on ne raccorde pas vraiment les séquences. Un petit effort, quelques mots sur la cohérence globale n'aurait pas été superflu.
Néanmoins, excellent choix d'Alex Garland que de ne pas s’appesantir sur les raisons de cette guerre, sur les sources du conflit ni sur son déroulé "militaire". Son film n'est pas de la politique fiction, il n'y a pas de bons et de méchants, il nous présente "seulement" les conséquences d'une guerre fratricide sur une nation qu'on dit civilisée.
Le traitement scénaristique de l'ensemble est basique. C'est très bien fait mais c'est simple. Quatre personnages, quatre facettes du reporter de guerre, un road trip, et c'est parti.
Quatre acteurs impeccables, qui interprètent des archétypes qui n'évolueront pas vraiment, mais pourquoi pas. Pourquoi chaque film devrait-il porter sur l'évolution de la psychologie des personnages ? Ils sont suffisamment âgés, ils ont suffisamment bourlingué pour s'être déjà trouvé. Ils se confrontent au monde, ils le reflètent, c'est déjà beaucoup. Hormis bien sûr la débutante, le reflet du spectateur, "l'innocente" qui découvre en même temps que nous.
Finalement, mon plus gros reproche porte sur deux séquences précises, tellement bateau, tellement cliché qu'elles m'ont gâchées toute la saveur finale du film.
Je parle bien évidemment des deux morts, celle de Sammy d'abord, celle de Lee ensuite.
Faire mourir un personnage c'est toujours une facilité scénaristique. On fait pleurer à pas cher, on évacue aussi toute la complexité qu'il aurait fallu déployer pour traiter la fin de ce personnage. La fin de Lee est même ridicule, avec ce "sacrifice" au ralenti en noir et blanc. Alex Garland nous présentait pourtant depuis le début de la séquence une vision tellement plus profonde et réaliste, d'une Lee en plein burn-out. Traiter intelligemment ce point, voila qui aurait eu de la gueule.
Malgré ce point qui m'a gâché la fin du film, c'est une réussite, à voir !