Avant de tirer à balles réelles, d'emblée accordons un point, sur le plan formel, c'est bien fichu. La mise en scène permet d'avoir un impact fort lors des quelques scènes éparses de violences, mais aussi les nombreuses scènes calmes. Bravo, qu'on lui file un prix pour la mise en scène.
En revanche, sur le fond, ouh là, c'est la catastrophe absolue. Avec le vide comme intention de scénario, qui vise la neutralité Suisse, mais par là même l'ennui Helvétique de filmage de paysages dévastés. Le père Garland, trop timoré, certains diront lâche, d'autres à côté de son sujet, refusant de faire de choix, fait donc par défaut le choix d'être aseptisé, avec un seul message vaguement politique : la guerre c'est mal et le mal, c'est pas trop bien quand même.
Merci mec, je vais jamais réussir à dormir avec ce genre de réflexion.
Parce que c'est un peu juste, mon petit pote, avec un sujet comme ça, dans une Amérique actuelle qui est tant divisée et pas uniquement par Trump, mais par de multiples divisions culturelles, politiques, économiques, religieuses et un bon petit million de clivages divers.
C'est un peu étrange de vouloir échapper à son sujet comme ça, dans les USA surarmés, militarisés, avec des milices, des clans, des gang, des groupes paramilitaires et autres rigolos dans le genre.
Là, c'est une virée dans la cambrouse champêtre avec quatre purs archétypes, la journaliste émérite qui en a trop vu, la jeune journaliste qui n'en pas encore vu du tout, le vieux sage et le chien fou dont on fera rien de plus, un vague parcours (mais qui va prendre la place de qui, on se le demande ???) et ils dissertent de rien dans des décors qui pourrait aussi bien servir pour un film de zombies, qui sont souvent plus politiques que ce métrage, notamment quand c'est des Romero.
Une succession de scènes qui démontrent juste que la guerre, c'est pas bien, puisque des gens meurent. C'est tout. L'une après l'autre pendant ce qui semble des heures.
Le père Garland pourrait esquisser une vague réflexion sur la fin d'un pays, les pulsions mortifères qui surviennent lorsqu'on doit tuer littéralement son voisin, la perte des repères, ce que tu veux, mais autre chose qu'un discours de miss bourrée à la Sangria.
Les personnages déjà caricatures deviennent moyennement crédibles lorsqu'ils sont effondrés par la mort des gens, la violence ambiante alors qu'ils sont censés être aguerris, mais passons. Surtout, c'est quoi ces journalistes d'un autre temps, avec des appareils photos à l'ancienne, j'imagine que c'est une sorte d'hommage mais ça ne fonctionne pas dans une vision du futur, où sont les blogs en direct, les podcast, internet, les milliards de portables qui doivent filmer aussi, ce que tu veux, les drones ou peu importe mais pas des reporters qui font du noir et blanc sur pellicule. On dirait des hipsters qui vont ensuite écouter un vinyle en sirotant une bière IPA bio locale.
Puis le seul truc super daté, qui démontre que le père Garland s'avère largué c'est l'explication que c'est la seule faute d'un seul homme, cette guerre (je dirais pas lequel, je suis miséricorde).
Alors que ce sujet en or massif, c'était un moyen de sonder la société américaine !