* Délicieuse sucrerie *

Je viens d'achever ce petit goût de bonheur, de la légèreté et tant de douceur, tout en étant mêlé de sourires agréables, et spontanés. Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas laissée transporter dans une histoire touchante et intelligente, bercée d'une sous-jacente, et riche, morale.

Le pitch est simple, racontant comment les cigognes étaient auparavant porteuses de nouveaux chapitres, de rencontres avec un petit être qui viendrait bouleverser l'équilibre amoureux et de toutes horizons, permettant d'enfin accueillir une lumière inouïe et réconfortante dans un foyer, qui patiente. Et qui peut parfois attendre des années durant, cajolant (trop) longtemps l'espoir qu'en additionnant un plus un, ça ferait au moins trois. Le temps passant, et une incartade maladroite, signant irrémédiablement l'arrêt immédiat et incontestable de la livraison de bébés pour se concentrer sur la logistique de colis de cartons et objets en tous genres, commandés à foison, et répétition, sur le Géant de l'Internet. Qui devient donc l'origine de la venue de ces enfants si les petites mains ne sont plus maîtresses de la descendance ?

Arrive alors Junior, cigogne ambitieuse et désireuse de faire du bon travail, convaincu de son devoir de livrer rapidement et à temps les millions de clics, pour satisfaire la consommation vorace d'articles périssables, ou en tout cas, remplaçables. Si investi et consciencieux de sa mission d'entreprise, il a le mérite de s'attirer les louanges de son patron, l'érigeant au rang inestimable de la suprême direction. C'était sans compter qu'un employé, ce n'est pas une simple machine de production, qui agit juste mécaniquement et qui range ses émotions comme ils aimeraient qu'on formate des robots.

Existe également Tulip dans cette société de livraisons, petite tâche écarlate, qui dépasse, sur le tableau blanc. Mouton noir ou bouffée d'oxygène dans un système bien rodé, mais dans lequel il existe toujours des failles imparfaites. Et ce sont ces imperfections qui font bien souvent qu'une boîte tourne à plein régime, et peut finir par se vanter de sa réelle croissance. Par ses idées innovantes, et l'écoute des besoins réels, et non pas ceux que l'on se plaît à créer.

Se produit alors une action peu commode, ou simplement oubliée, et accidentelle qui entraînera Junior et Tulip, dans une collaboration qui, de prime abord, semblait avortée. En effet, la Machine à Fabriquer des Bébés a été mise en route, et naît alors une Petite Etoile aux joues rosées qui ravira le coeur le plus durci de l'univers. Devant faire preuve de flexibilité et d'ingéniosité, les deux compères, dépassant largement le cadre professionnel d'anciens collègues, où le rapport hiérarchique se trouvera balayer d'un revers pailleté et enfantin, s'entraideront et coopèreront ensemble, pour délivrer cette merveille tant désirée par un petit garçon, qui souhaite secrètement bousculer sa solitude et devenir un grand-frère. Un besoin de sécurité et social, qu'il faut à tout prix combler pour évoluer sereinement dans un monde où la stabilité est dépassée par le changement perpétuel.

Quoiqu'il en soit, les péripéties qu'ils traverseront seront parsemées de franches rigolades, d'une fraicheur revigorante et captivante, qui risquerait d'activer vos neurones d'amitié et familiaux. Et vous attendrir en toute simplicité.

Je l'ai savouré comme un quatre-heures, avalant une bouchée aérienne après l'autre, et regrettant presque qu'elle se termine. Mais c'est le genre de film d'animation qui me met du baume au coeur, et que je recommande vivement !