Les Suisses ont voté et accepté contre toute attente l’initiative populiste « No bilingue ». Dorénavant, seul le français sera toléré en tant que langue nationale. De quoi déplaire à certains germanophones et italophones qui s’engagent dans la résistance.
Ah cette chère Helvétie ! Ses montagnes, ses lacs, ses banques, son chocolat, son pluralisme et sa démocratie directe. Un système envié qui donne le pouvoir au peuple auquel sont soumises les propositions les plus farfelues. Poussé à l’extrême, ce particularisme est à deux doigts de déclencher une guerre civile en ce symbole paisible de neutralité. Le jet d’eau de Genève est menacé par une vieille dame indigne. Le chef de gang tessinois se prend pour Fidel Castro et revendique l’indépendance de son territoire. Une bombe explose dans le saint tunnel du Gothard. Le franc local, valeur refuge internationale, dévisse. Le petit paradis est au bord du chaos.
L’autodérision assumée déride, mais peinera à faire rire au-delà des frontières. Elle ne camoufle pas les quelques faiblesses scénaristiques venant émousser une idée de départ plutôt astucieuse. Au-delà des déguisements endossés, on aurait aimé davantage de complicité entre le duo d’acteurs multilingue qui peine à dépasser l’effet comique du simple sketch. Mais il est vrai que c’est parce qu’ils ne se comprennent pas que les Suisses s’entendent si bien.
(6/10)
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