Les influenceurs ne savent plus quoi inventer pour se faire remarquer, faute de neurones, certains sont prêt à se payer un cancer de la peau pour une photo instagramé. Des explorateurs se la jouent stalker en zone désaffecté sans respecté les lieux de culte ou de mémoire, on en voit même se prendre en selfie dans des anciens camps de concentration. Dans le même ordre d’idée à la con, le tourisme de l’extrême est devenu la nouvelle lubie des bourges. Certaines compagnies vous proposent d’enterrer votre vie de garçon en tirant à la kalachnikov ou en roulant des tanks dans les pays de l’ex union soviétique. Depuis Hostel, on sait aussi que les Euro Trip peuvent mal tourner pour les américains. En tout cas, le sujet avait matière à faire un bon film d’horreur, sorte de revisite moderne de La Colline a des Yeux version gopnick de cité russes. Cette critique ne prend évidemment pas en compte la guerre en Ukraine pour laquelle je m’abstiendrai de tout commentaire.
Un groupe d’amis se livrent à une excursion insolite dans la ville de Prypiat, une banlieue ouvrière évacuée d’urgence suite à la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Si l’armée leur refuse le droit d’entrée, Yuri le guide touristique connaît un autre itinéraire par la forêt désenchanté du site où la nature semble avoir repris ses droits. Pour ceux qui s’attendaient à découvrir un truc de malade, y a rien de bien folichon à voir, si ce n’est des blocs HLM désormais squatté des ours mal léché. S’il y a néanmoins une chose qui impressionne, c’est la fidélité avec laquelle ils ont sût « restituer » cet environnement, non pas que j’y sois déjà allé, mais c’est tout à fait l’idée que l’on se fait de la localité d’après les photos et reportages d’époque. Pour information, le film a été tourné sur le site d’une usine désaffecté ainsi que d’anciens bâtiments militaires situé près de Budapest, quant à la partie claustrophobique dans les souterrains de la centrale, ils sont allés à Belgrade. Je vous dit ça au cas où vous auriez la mauvaise idée d’aller admirer le pied d’éléphant de plus près.
Après quelque photos souvenirs, Yuri leur fait le traditionnel coup de la panne au moment de repartir. Sauf que cette-fois ci, c’est pas pour rigoler. Quelqu’un ou quelque chose aurait semblerait-il bouffer les câbles du démarreur. Les touristes vont rapidement déchanter quand ils vont s’apercevoir qu’ils ne sont pas tout seul à arpenter les lieux. D’autant que le guide sera le premier à disparaître, et forcément sans lui, il va être très compliqué de retrouver le chemin du retour. Le film laisse planer le doute durant un moment concernant l’origine de la menace, préférant jouer sur le hors champ et l’interprétation de ses personnages en pleine impro face aux événements. Une méthode « discutable » visant à renforcer l’expérience et la peur chez les acteurs qui avait autrefois porté ses fruits avec Le Projet Blair Witch. La mise en scène n’est d’ailleurs pas sans rappeler la flopée de found-footage envahissant alors les écrans auquel le producteur Oren Peli n’est pas innocent depuis son invraisemblable tour de force cinéphilique avec Paranormal Activity devenu le film le plus rentable d’Hollywood. En revanche, on ne le retient pas pour son talent, si ce n’est qu’il sait s’associer avec des gens compétents.
Chroniques de Tchernobyl se retrouve flanqué des mêmes effets racoleurs que la concurrence sans en assumer le parti narratif qui impliquerai de devoir en respecter la diégèse forcément contraignante. C’est néanmoins regrettable tant le style se prêtait particulièrement au récit. Ceux qui détestent la caméra porté, les prises de vue en faible luminosité, les décadrages soudains et les effets qui donnent le tournis en seront pour leur frais. Mais cela aura néanmoins le mérite de renforcer la sensation de promiscuité et de terreur qui découle de cet environnement sinistré. La radioactivité, la présence de chiens enragés et de mutants constitue un danger permanent auxquelles vont être confrontés les derniers survivants qui auront la merveilleuse idée d’aller se réfugier au plein cœur du réacteur pour tenter d’y échapper. Dans ces conditions, tous les ingrédients sont réunis pour passer un très mauvais moment en leur compagnie. On mettra ces comportements irrationnels sur le compte de la panique même si les radiations ont tendance à rendre les gens un peu con. En même temps qu’elle idée d’aller visiter une zone irradié.