Pot-pourri potache

Les traducteurs / distributeurs français ont dû se retrouver un peu embêtés lorsqu'il s'est agi de distribuer ce film en France, conduisant à cette logique proprement absurde : John Landis avait réalisé "The Kentucky Fried Movie" en 1977, renommé "Hamburger Film Sandwich" à l'occasion, et voilà que cet autre film à sketches intitulé "Amazon Women on the Moon" se retrouve pris au piège de la continuité de la cohérence, contraignant pour ce second volet d'un diptyque qui n'existe qu'en France à le baptiser "Cheeseburger Film Sandwich". Du grand n'importe quoi, mais qui a le mérite d'être à la hauteur du contenu.

C'est complètement con, primaire, potache, de très mauvais goût, mais visiblement je partage le même attrait pour ce genre de conneries avec Landis et Dante, les deux principaux contributeurs de ce pot-pourri foutraque et informe. À la base, il y a une parodie de film de science-fiction des années 50 (le "Amazon Women on the Moon" du titre original), mais en réalité il se retrouvera saucissonné en multiples parties à la faveur d'innombrables interruptions sous la forme de fausses pubs qui prétendent toutes être la dernière.

À partir de ce moment-là, on navigue dans un truc sans queue ni tête, avec des sketches plus réussis que d'autres (Murray in Videoland avec son pauvre téléspectateur trimballé d'une chaîne à l'autre, Son of the Invisible Man avec l'homme invisible raté, ou encore Video Date avec Russ Meyer dans un vidéoclub qui fera passer un sale moment à un pauvre ado) mais qui maintiennent un rythme tendu du début à la fin. C'est aussi marrant de voir des acteurs et actrices à des niveaux d'avancement très différents dans leurs carrières, Michelle Pfeiffer, Steve Guttenberg (vu récemment dans "Cocoon"), Rosanna Arquette, Henry Silva, Bryan Cranston, Carrie Fisher, et des apparitions dans leurs propres rôles de célébrités comme B. B. King. Tout un pan de la culture états-unienne passe au grill, c'est une forme d'auto-caricature que je trouve intéressante et un ridicule parfois navrant (un petit côté vieux cinéma qui ne sait pas encore qu'il est mort) qui se manifeste comme quelque chose de constructif chez moi, sans trop savoir pourquoi.