Etant assez fan de street art, et particulièrement de M. Chat qui a su égayer mon adolescence difficile parmi les façades grisâtres et pauvres en félidés d'Orléans (si vous ne savez pas qui est M. Chat, apprenez qu'il s'agit du chat jaune figurant sur l'affiche: je vous renvoie à sa page Wikipédia pour plus d'informations), je me réjouissais de voir un documentaire qui lui serait consacré.
Ce que n'est pas "Chats Perchés".
Le documentaire fait une heure, et les plans où figure l'animal jaune doivent représenter cinq à dix minutes en tout. Le reste est essentiellement un retour sur l'actualité du début des années 2000 - ou plutôt, devrais-je dire, un retour sur l'actualité d'une partie de la gauche française au début des années 2000, puisque la plupart des scènes sont tournées au milieu de manifs aux sujets variés. Ce qui pourrait être intéressant si les rapports de M. Chat avec cette actualité étaient commentés (le fait que la bête se retrouve pourvue d'une paire d'ailes lors de la déclaration de guerre à l'Irak par Bush en 2003, par exemple), mais les graffs ne sont là que pour faire de la figuration et parfois apporter une touche poétique à l'ensemble.
La majeure partie du documentaire n'est donc qu'une vision extrêmement partisane du début du XXIe siècle, ce qui cadre assez mal avec son titre, et avec la volonté affichée du street art (see what I did there?) de changer le rapport nocif qu'entretiennent image, information et spectateur. J'avais parfois l'impression de regarder des images de propagande, et pourtant je suis loin de m'opposer aux idées développées ici - mais à leur mise en scène dans un documentaire au titre trompeur, c'est une autre histoire...
Restent quelques belles images de chats, quelques séquences poétiques, et un embryon de réflexion sur la condition éphémère du street art et sa place dans une société policée. C'est peu. Ça suffira néanmoins pour éviter à ce documentaire ma lapidation. Mettez des chats dans vos films de propagande, et vous me ferez chanter l'Internationale en miaulant.