Dans la mouvance de Délivrance, Sans retour, Survivance, Trapped ou du méconnu mais oh combien excellent Rituals, Chasse Sanglante (à ne pas confondre avec le p'tit classique de Peter Collinson) est un pur film d'exploitation sorti un peu à la traine en rapport aux films-cités. Ce qui justement l'empêchera d'empreinter une certaine notoriété alors que ce petit B movie s'avère sympathique et doté d'un vrai sens du rythme dans sa partie revenge.

Une bande de potes ont décidé de profiter de leur week-end pour partir à la chasse dans une contrée bucolique. Après s'être arrêté dans un bar miteux, ils vont se résoudre à une altercation avec quelques citadins alcoolisés. Sans se laisser influencer, l'un de nos touristes va riposter de manière physique dans une bagarre improvisée. Après cette violente rixe, ils décident de continuer leur route en partant se réfugier en pleine forêt pour camper loin de l'urbanisation.
C'est alors qu'un groupe de rednecks bouseux, des braconniers sans scrupule ont décidé eux aussi de les provoquer de façon beaucoup plus pernicieuse. Une lutte meurtrière incessante pour la survie va alors s'engager entre les deux camps.

Pour ceux qui s'attendent à un long métrage original et créatif peuvent de suite passer leur chemin, le succédané dénué de prétention étant une simple série B efficacement troussée avec son lot de clichés 1000 fois vus dans n'importe quelle ersatz horrifique compromis au thème de la survivance.

Là ou de prime abord Chasse Sanglante attise l'attention et l'humeur enjouée c'est dans la sélection de comédiens de seconde zone bien connus des amateurs comme le frère cadet de l'acteur Timothy Bottoms, Sam Bottoms (Josey Wales hors la loi, Apocalypse Now, Bronco Billy, Jardins de pierre), décédé le 16 Décembre 2008, Clu Gulager (l'inoubliable interprète du Retour des morts-vivants), Ken Swofford (Annie, Thelma et Louise, le Mystère Andromède) ou encore Billy Drago (le perfide salopard des Incorruptibles, Pale Rider, Invasion U.S.A, Vamp, Freeway).
La narration académique est donc sommairement planifiée avec une sobre première partie nous amenant à prendre connaissance avec nos touristes égayés entre deux échauffourées impromptues contre des machistes arriérés ! Paradoxalement, cette fois-ci, notre équipée de chasseurs audacieux n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et n'aura de cesse de se rebiffer envers ces autochtones primaires. Une idée plutôt contraire au traditionnel héros apeuré, inlassablement traqué par l'ennemi pour se laisser attendrir par la mort en guise d'épuisement.

Mais c'est dans la seconde partie que Chasse Sanglante va pouvoir nous divertir et se présenter comme un survival efficacement mené de manière échevelé grâce à nombre de péripéties violemment tempérées.
De surcroît, quelques effets gores percutants comme ces impacts de balles explosant dans les chairs sont harmonieusement mis en valeur dans des FX plutôt réussis. Il y a d'ailleurs une séquence bluffante qui retient particulièrement l'attention dans laquelle un gars se fait littéralement aplatir la tronche par une balle de chevrotine tirée à bout portant ! La séquence extrême est toutefois éludée par le hors champs mais sa résultante qui s'ensuit est réellement impressionnante de réalisme dans sa vision bien sanglante et morbide. Un plan concis qui voit la victime inanimée sur le sol se mettre à fébrilement convulser dans ses dernières secondes de vie.
Le côté fugacement débridé qui fait également le petit plus de cet aimable survival c'est dans le nombre croissant de notre groupe de tueurs régit par une véritable famille issue des plus incultes et attardés rejetons de l'Amérique rurale !

Hormis son scénario archi rebattu, ses facilités requises (le train de marchandise arrivant comme un cheveu dans la soupe) et grosses ficelles inhérentes au genre codifié (comme ces deux héros se déliant facilement de leur main ligotée), Chasse Sanglante est une bonne surprise pour l'amateur de bisserie d'exploitation brutale, nerveusement conduite. De surcroît, malgré la maigreur des dialogues (la VF y est elle pour quelque chose ?), l'utilisation habile de ses nombreuses scènes d'action évoluant dans un environnement forestier hostile sont adroitement exploitées et parviennent à nous impliquer avec une certaine émotion emballée.
iGore
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le 19 oct. 2011

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