Certes on peut voir Cerise comme une "fille clichée", mature, en guerre contre sa mère à première vue, mais le film est plus subtile.
Tout d'abord, Cerise est une fille qui se croit mature alors qu'elle est tout simplement aveuglée par l'image de l'homme parfait. Elle est donc une fille qui vit en dehors de la réalité du monde qui l'entoure. Elle ne respecte personne et ne se respecte pas elle-même. Une fille inculte aux cheveux roses. Et la voilà catapultée en Ukraine, chez son père, dans misère la plus totale. On peut voir ça comme un film stéréotypé et on s'imagine vite qu'au bout d'une heure, Cerise va changer et devenir quelqu'un de bien.
Non! Cerise ne se transforme pas, elle grandit, elle évolue. Là, est la subtilité du film. Elle apprend dans le stricte opposé de sa vie parisienne: le respect des autres et d'elle-même.
Et puis, elle rencontre Nina, le coup de cœur du film. Une sorte de fan de Cerise. Elle lui montre la dureté de la vie mais tout en bronzant sur des transats en buvant de la vodka après avoir fait des petites statues Lénine.
Donc Cerise ne change pas vraiment, elle reste qui elle est, surtout grâce à Nina. Mais les autres personnages interfèrent, l'actualité de l'Ukraine aussi. Lui donnant le sens des réalités. Elle découvre qu'elle a le choix entre être une des ces ados amoureuses du chanteur de l'année ou être une ado qui sait qui elle est, pour son âge.
Et la fin de film, c'est le retour de Cerise avec le sens des réalités, sans la maturité d'une adulte et sans la bêtise d'une enfant sur le chemin de l'adolescence. C'est l'arrivée de Cerise après une grosse crise d'adolescence que l'on a tous vécu.