Je fais partie des quelques dizaines de milliers de spectateurs qui ont payé leur place pour voir cette merveille sur grand écran, et depuis ma vie en a été complètement bouleversée.


Il faut avant tout noter que je n'étais pas très familière de la comédie musicale, même si je l'avais vu dans mes jeunes années dans un cours de musique où je passais plus de temps les yeux fermés qu'ouverts. De l'histoire, il ne me restait que des bribes.


Dès la scène d'introduction toute la salle a été parcourue d'un frisson : que sont donc ces êtres humanoïdes à la truffe humide qui se reniflent sensuellement pour se saluer ? A peine Victoria, notre héroïne, était-elle débarquée au milieu des Jellicle Cats que le malaise s'était installé pour toujours dans la psyché de chacun des spectateurs. Outre leur manière extrêmement érotique d'établir le contact, la liste des choses qui cloche avec ces matous en CGI est longue : à la manière des Schtroumpfs, les Jellicle Cats peuvent adapter n'importe quel mot, en ajoutant un Jellicle suffixe, ce qui est un vrai Jellicle délire ; ils marchent tantôt à quatre pattes, tantôt sur deux pieds en faisant d'étranges mouvements avec leurs bras ; certains chats ont des manteaux de fourrure (?) voire des costumes entiers de poils qu'ils peuvent dézipper (???) ; ils veulent visiblement tous... mourir (?!) en étant catapulté dans le ciel (c'est encore le point le plus relatable de toute cette histoire)...


On passe donc deux heures les yeux écarquillés façon Orange Mécanique, à voir s'enchaîner des scènes marquées du sceau du démon : Rebel Wilson en gros chat qui se gratte l'entrejambe avant d'engloutir de petits cafards au visage humain, Ian McKellen en matou décrépi qui léchouille un bol de lait avant de lâcher un "miaou" digne d'un Furry convaincu, Idris Elba qui laisse glisser son manteau de poil pour découvrir une fourrure lustrée, presque huilée, avant de se déhancher avec Taylor Swift sur une chorégraphie absurde... Je ne peux pas décrire toutes les scènes mais sachez que chacune d'elle a de quoi traumatiser durablement un innocent spectateur.


Mais voilà, trois mois après mon Jellicle visionnage, force est de constater que Cats me hantera jusqu'à la fin de mes jours. Je me réveille avec les chansons en tête et hurle à tue-tête JELLICLE CAN AND JELLICLE DO sous ma douche, je pense sans cesse à Judi Dench en Old Deuteronomy dont l'équipe CGI a oublié de changer la main très humaine, je fais régulièrement référence au film alors que personne ne l'a vu et j'ai perdu beaucoup d'amis. Mais j'en ai gagné beaucoup d'autres : les Jellicle Cats seront à mes côtés jusqu'à mon départ pour la Jellicosphère.

Pouplemousse
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le 9 mars 2020

Critique lue 919 fois

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