La vie de Xavier est comme la mienne et sans doute un peu comme la vôtre, et comme moi, il pense que seule sa vie est ... compliquée.
Il fait appel à Schopenhauer pour comprendre la façon de regarder la vie, puis Hegel s'invite dans sa chambre de Chinatown pour lui expliquer très abstraitement la simplicité de la vie.

Je suis allée voir des vieux amis. Voir ce qu'ils sont devenus, car j'ai un peu mûrie avec eux, durant toutes ces années, je n'ai cessé de m'émouvoir en re-re-revisionnant « L'Auberge Espagnole », de tenter de me sentir adulte et à distance en re-regardant « Les Poupées Russes », et là j'ai retrouvé les ingrédients du premier sans la lourdeur du deuxième.
Xavier est toujours dans un avion, toujours en train de courir. S’il a pu s'arrêter 10 ans, pas plus, ce fût le temps que sa femme Wendy décide de changer de vie.

Certains ne manqueront pas de voir dans ce film un manifeste pour les « nouveaux pères ». Ils n'auront pas raison.

Successions de clins d'oeil sur le couple Duris-Klapisch : les amis du « Péril Jeune » sur le banc de l'hôpital et celle des 4 amis, Xavier et ses 3 femmes sur le quai du métro new-yorkais par exemple.
L'album photo, Cédric K, himself photographe de famille.

Je n'ai pas beaucoup ri, j'ai plus ressenti les émotions qui traversent les personnages.
Xavier raconte son histoire qui doit devenir un roman édité par Dominique Besnehard.

Xavier se perd entre idéaux, droiture, entorse aux règles et rééquilibre.
Xavier c'est moi, c'est toi, qui me lit, toi que je croise chaque jour, Xavier c'est tout le monde, les plus jeunes, mais les plus âgés aussi.
Xavier est un vrai bordel, de ses propres mots, « a mess » mais Xavier est vivant sans jamais se trahir.
Xavier a 40 ans, il le sait, le sent, l'assume.

A travers ses aventures, il nous montre quelques aspects des dessous américains, leurs avocats, leur mode cosmopolite, il sympathise avec tout le monde sans que la couleur de peau ou les origines ne soient même évoquées. Sa meilleure amie est lesbienne, son meilleur pote comme il l'appelle. Son mariage blanc pour avoir la carte verte est plutôt rose amical et plein de douceur.

Parce que « Xavier Klapisch » nous dit et redit que la seule chose qui peut relier le monde est l'amour, dans toutes ses dimensions, et il le montre de manière salée, intime, directe et elliptique tout à la fois.
Les drames n'ont pas lieu soit parce qu'ils auront lieu et ce n'était pas le sujet, soit ils ont eu lieu et on reverra les 2 opus précédents, soit la vie les aura judicieusement lissé faisant triompher la paix des coeurs, la vie compliquée, et ses petits aménagements.

Ce film m'a fait du bien, il contribue à la guérison de nos blessures, en tous cas quelques unes, il panse bien là où on pense trop … ou pas assez.

Bonne séance :)
Agyness-Bowie
8
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le 31 déc. 2013

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Agyness-Bowie

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