En 1807, l'Espagne semble avoir rejoint le camps de Napoléon à l'issue de péripéties trop longues pour que l'on s'y attarde dans le cadre de ce billet. Isolé, victime d'un blocus continental, le Royaume-Uni n'a que sa flotte (et le Manche) pour le défendre. C'est dans ce contexte qu'appareille le Lydia, bâtiment de trente-six canons, commandé par le capitaine Horatio Hornblower, héros connu de nouvelles de Cecil Forester (à lire, comme les aventures de ce brave Aubrey, il faudra que j'y pense). La mission, secrète, menant le Lydia jusqu'au delà du cap Horn, consiste à pactiser avec un gouverneur espagnol mégalomane dans l'espoir qu'il ruine l'Empire de la Couronne ibérique. La guerre amène d'étranges alliances.

Film par égards convenu, prévisible en un nombre relativement important de points, "Captain Horatio Hornblower" (le titre original comme souvent sonne mieux que la traduction) n'en demeure pas moins une oeuvre divertissante comme il se doit avec sa clique de personnages atypiques (bonne distribution au demeurant même si les jeunes officiers et aspirants font définitivement trop vieux et d'une certaine façon le sont trop), notre renégat espagnol étant le plus incroyable de tous ; et fort bien mis en scène, notamment en matière de combats naval, convenablement chorégraphies. Riche en péripéties et en combats divers qu'ils soient navals ou terrestres, l'on a droit à canonnades, abordages et évasion pour le plus grand plaisir des petits et des grands avec en prime, pour respecter les conventions de l'époque et pour disposer d'une future épousée, mademoiselle la soeur du Duc de Wellington (bien qu'il me semble qu'il ne soit fait duc qu'en 1814 et qu'en 1807 il est toujours Comte et chevalier de l'ordre du bain, titre reçu en 1805 pour ses services en Inde, bref) le rôle de ce dans la société anglaise de l'époque étant gonflé pour le film (voir précédente parenthèse), l'Iron Duke n'était pas encore Duc, ni même d'Iron, le titre étant plus ou moins décerné après Waterloo et pendant sa carrière politique qui suivra où il confirmera qu'il était un conservateur bon teint en dépit de quelques ouvertures sur le plan confessionnel.

Bon petit film, "Captain Horatio Hornblower", a bien vieilli depuis 1951 mais comme le bon vin il se conserve bien. Peut-être que d'ici 45 il faudra penser à revoir "Master and Commander" histoire de voir comment le matériau a pu résister à l'oeuvre du temps.
The_Dude
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le 18 oct. 2011

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