Abyssal daubing

Ne regardez surtout pas cette bouse intersidérale.

Ce film britannique sponsorisé par un Aqualand local, le Lagoona park (super pub !) commence avec un passage flashback se déroulant en juillet 2002 dans lequel on voit une Peugeot 207 commercialisée en 2006. Ais-je besoin d'aller plus loin pour vous expliquer que c'est de la mxrde ? D'ailleurs quitte à prendre une voiture française ils auraient pu prendre une Laguna pour la vanne (elle est bien).

Une des personnage (enceinte) parle seule et évoque le fait qu'un feu de camp en plein été c'est bizarre, elle ne parvient pas à ouvrir une porte à clé avec la clé mais entre dans un entrepôt douteux par une porte à code, sans le code, et ferme bien derrière elle. Dans la scène suivante, on croit à la fin du flashback : plus de lumière, couleurs chaudes, musique "métal" daubée libre de droit à fond, mais non, feinte. Scène suivante on la retrouve dans l'entrepôt soufflant de la vapeur d'eau... EN PLEIN ÉTÉ ! Plan suivant, plus de vapeur d'eau... Bon bref, deux minutes après, on s'y attendait, césarienne par les cousins et cousines de Michael Myers sauce Leatherface et son mec se fait courser, mordre à l'arrière de la tête, ce qui lui fait cracher du sang. Clap.

Retour à l'heure actuelle : teenagers / smartphone / weed (acteur qui ne sait pas fumer) / allusions sexuelles de puceaux...

Je ne serai pas aussi précis pour la suite parce-que c'est inutile, c'est juste insoutenable. Pour marquer le saut dans le temps on passe à de l'EDM libre de droits pourri, les musiques te pètent les oreilles et les coupures pour passer aux dialogues sont bien brutes et dégueu, on remarque que la musique de fond qui passe dans la radio du camion n'a d'ailleurs rien à voir, même pas capables de faire attention à ce genre de détails. On sent bien les changements plan/caméra du fait que ça ne soit pas du tout le même grain... En clair, rien ne va au niveau technique, c'est clairement du sabotage et le scénario c'est encore pire, le vide abyssal. Je ne parle pas des acteurs, les pauvres.

C'est assez drôle quand on fait des recherches parce-que le camion de chez TK Travel utilisé pour faire des heures et des heures de route les emmène dans un restaurant : The Hatch Gate (qui bénéficie d'une publicité grandiose)... Et les deux sociétés sont situées à seulement quelques kilomètres l'une de l'autre à Burghfield dans le Berkshire, près du Lagoona Park évidemment. Quel travail d'orfèvre !

La suite est terrible, il y a des problèmes de chronologie voire de logique pure dans l'enchaînement, le comportement des personnages n'a AUCUN SENS... Un vrai supplice. Même si ça peut presque devenir drôle à certains égards, la blague ne fait que trop durer. Les "effets spéciaux" sont hilarants et dignes d'une autre époque (genre un petit cœur qui tombe comme ça découpé nickel et tout propre sans sang alors que le personnage a encore son t-shirt !), le traitement du son est infâme, le découpage des scènes est ridicule...

La scène du pick-up est magistrale : lorsque les assaillants sont filmés en train de les poursuivre on voit clairement que l'angle est pris d'un véhicule en marche arrière, il suffit d'observer l'éclairage des phares et les essuie-glace. Quelques secondes plus tard, alors qu'ils roulent, le personnage dit qu'ils ont crevé un pneu (mais ils ont laissé les clés, logique imparable)... plan extérieur, faux raccord, ils sont en marche arrière ! C'est absolument grossier, il faudrait montrer ce film en école de cinéma tant toutes les erreurs imaginables y sont regroupées.

Bon courage si vous allez plus loin.

Le seul moyen d'appréhender ce film serait de le diffuser bourré lors d'une soirée à thème entre potes ayant un humour pourri et des goûts cinématographiques aventureux voire douteux.