Sacré Lenzi qui se plaît à suivre le succès de "Cannibal Holocaust" en y repompant sans vergogne des éléments flagrants. Mais Lenzi est beaucoup moins doué, ainsi "Cannibal Ferox" s'apparente plus à un nanar qu'à un film d'horreur flippant.
Il y a tout de même des plans qui gênent, mais c'est une fois de plus sous l'influence de Deodato : en effet, des animaux sont sacrifiés devant la caméra, on retrouve même une tortue entre autres animaux. Je ne cautionne pas du tout cette façon de faire, c'est d'ailleurs une façon bien facile de provoquer de l'effroi chez le spectateur. Mais je ne vais pas non plus descendre le film juste pour ça. D'ailleurs j'ai adoré "Cannibal Holocaust" en dépit des mêmes plans violents. Pour le reste, si ce n'ets que nous ne sommes pas dans un dispositif de foundfootage, on se croirait dans un copier coller du film sorti un an avant seulement.
Le scénario comporte lui aussi pas mal de ressemblance avec "Cannibal Holocaust", sauf que tout est fait beaucoup moins subtilement. Le discours sur la sauvagerie des civilisés est amené avec des sabots beaucoup plus gros et encombrants. Les situations sont très Z, les dialogues très pauvres, les personnages font n'importe quoi. Le moment le plus étrange : un des blancs se fait couper le zizi devant tout le monde, le lendemain il court dans les bois comme si de rien n'était. Cela amène un peu d'humour par moment, mais pas seulement ; parfois, le spectateur s'ennuie parce qu'il n'y a pas assez d'idées, parce que ce n'est pas fou, c'est juste creux. Enfin, il faut ajouter que les scénaristes ont tout de même tenté de se démarquer un peu de "Cannibal Holocaust" avec une histoire en parallèle se déroulant en terre civilées. Ça n'apporte absolument rien, ça fout même en l'air le rythme et la tension de certaines scènes, mais voilà la différence la plus flagrante au niveau scénaristique.
Bref, "Cannibal Ferox" est un peu rigolo, mais souffre d'un manque de talent, tant pour faire du B que du Z. Voir ce film-ci ne doit rien enlever au charme de son grand frère "Cannibal Holocaust", et il est certain qu'apprécier l'un ne signifie pas nécessairement apprécier l'autre. Tant le traitement et le style diffèrent en certains points, malgré de nombreuses similitudes de thèmes, de situations.