Clown triste

En pleine période revival années 80 (cf ma liste), reprendre un film réputé de la toute fin de la décennie, et ainsi réadapter un livre non moins célèbre de l'emblématique auteur de romans fantastiques de ces années là avait tout de l'idée jackpot en terme d'entrées. Il suffit d'ailleurs de constater la hype devant l'attente du film pour constater le bon coup marketing. Sans connaître les œuvres d'origine, j'avoue avoir moi-même été curieux de ce qui s'annonçait comme un bon film d'horreur. Hélas...

Un bon matériau d'origine ne suffit pas pour faire un bon film, et c'est ici malheureusement le cas. On sent bien durant la première moitié du film qu'il bénéficie d'une certaine richesse car il parvient à brosser des personnages, certes très archétypaux mais plutôt attachants, et présenter leur peur de façon efficace. Tout comme la scène d'introduction avec le petit garçon et son bateau, Muschietti arrive à créer des scènes visuellement fortes, pas dénuées d'imagination, mais sans grands enjeux. Et c'est tout le problème du film.

Un sentiment d'inconsistance s'installe au fur et à mesure des apparitions du clown. Ça crie, ça gesticule, ça jumpscare à grand renforts d'effets visuels et sonores, mais pour peu de conséquences: les enfants s'en sortent quasiment toujours indemnes, ce qui dévitalise lentement mais sûrement tout le potentiel de dangerosité de Ça. Un méchant dont les motivations sont peu intelligibles, et qui se ridiculise à mesure que le film avance. Les enfants n'auront de cesse de le vouloir le combattre, mais sans jamais saisir véritablement la nature de la créature, et donc la façon de s'en débarrasser, occasionnant un combat final beaucoup trop long et surtout dénué de tension.

Au final c'est l'aspect comédie qui est le plus réussi, avec des interactions touchantes entre nos jeunes héros, mais le travail d'écriture du scénario contient trop de faiblesses pour être efficace, et malgré quelques séquences chocs plutôt bien fichues, le résultat est malheureusement oubliable.