Du kitsch pour dénoncer une réalité incroyable

Megan (Natasha Lyonne) est une adolescente classique, qui se partage entre le lycée, sa famille et son petit copain jusqu’au jour où ses parents, ses amis et son petit copain la pensent homosexuelle. Très croyants ses parents l’inscrivent à un stage de reconversion sexuelle. Megan ne s’était jamais posée de question sur sa sexualité, ni sur rien. Emmenée par ses parents à ce fameux stage d’un mois, en pleine campagne américaine, elle fait la connaissance de Mary Brown (Cathy Moriarty) fondatrice, directrice et professeure de l’établissement, où tout à été peint en rose. Elle fait la connaissance des autres élèves, Joël, Dolph, André et Clayton pour les garçons, Jan, Hilary, Graham et Sinead chez les filles. Poussée par Mary Brown et les autres « élèves » elle va réaliser que oui finalement elle est homosexuelle. Les jours qui suivent elle se lie d’amitié avec Graham (Clea Du Vall), la rebelle du groupe. Peu à peu sous l’impulsion de Graham, cette amitié va se transformer en histoire d’amour. Mais les deux jeunes femmes doivent rester secrètes. Et si elles font attention et peuvent compter sur leurs amis. Elles ne sont pas à l’abri. C’est ainsi qu’un matin Megan est sommée de se soumettre à l’épreuve de simulation avec Rock, le fils de Mary Brown. Non seulement Megan refuse, mais en plus elle indique à la fondatrice que le comportement de Rock ne laisse aucun doute sur son orientation, homosexuelle. Megan est donc renvoyée, tandis que Graham se soumet sous la pression de ses parents. Megan est déçue mais décide de ne pas en rester là et de tirer Graham de cet enfer. Pour cela elle peut compter sur Dolph (Dante Basco), renvoyé peu avant elle et qui comme elle à trouvé refuge chez un couple de quinquagénaires homos voisins de Mary Brown. Lors de la cérémonie de fin de stage Dolph va réussir à sortir son amoureux Clayton sans difficultés. Megan va trouver dans son amour la force de se présenter devant tout le monde et affronter Mary Brown pour récupérer celle qu’elle aime.


Il était convenu que le personnage de Megan allait mettre la pagaille dans tous cela d’une manière ou d’une autre. Soit en prouvant qu’elle était bien hétérosexuelle, soit en tombant amoureuse d’une autre fille et en se révoltant. Le scénario manque de finesse donc. Mais il montre tout de même le fléau que sont les religions, le poids de celle-ci aux Etats-Unis.


Le film est un sommet du kitsch, tant dans le décor, que dans les élèves masculins. En revanche ce qu’il faut savoir c’est que de tels camps existent aux Etats-Unis, en Amérique Latine et ailleurs dans le monde. Tenus la plupart du temps par des protestants évangélistes, ces camps suivent de manière assez générale le programme décrit par le film. Si dans le film tout cela est montré avec humour, la réalité des camps est tout autre. Le scénario est simple, la réalisation basique, mais l’humour qui y est développé et porté par les comédiens fait mouche et parviens à rendre absurde ce camps rose bonbons, mais aussi tous ceux qui ne sont pas peints en rose. Il montre également qu’on ne choisit pas de devenir hétérosexuel ou homosexuel, que cela est constitutif de la personne. Essayez de changer une blonde en brune. A moins de cacher la couleur avec des teintures c’est impossible. Et de toute manière, sous la teinture, la couleur naturelle reviendra toujours. Je ne sais pas si ce film à eût un grand succès, mais je pense que ce serait une bonne chose de le faire connaître davantage, pour dénoncer ces camps. Car malheureusement, ces camps qui n’égale pas l’enfer des camps de rééducation communistes, sont un vrai problème, d’autant plus alarmants qu’ils se développent à travers le monde.


Je n’aurais qu’un vrai bémol, tout à fait personnel, sans doute lié à la faible diffusion du film. La seule version que j’ai trouvé était en anglais sous-titrée en espagnol … .

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le 13 déc. 2016

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Joachès

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