Deux frères ennemis. L’un souhaite se battre par amour pour sa famille et en particulier pour sa petite fille souffrante, en crachant sur celle dont il est issu. L’autre castagne par rancune légitime d’ancien enfant adopté, par haine revancharde envers son ainé et pour l’estime de son père. Là-dessus se greffent leurs histoires et traumatismes respectifs, à coups de flashes-back successifs, avec pour origine un paternel perclus de mépris de soi par sa propre médiocrité.
Fidèle à la tradition bollywoodienne, la fresque est entrecoupée de chants, de plans-métaphores poétiques et d’un style qui rendent l’émotion efficace et omniprésente. Impossible pourtant de ne pas y voir Le Champion dans le combat d’un père pour son enfant, Le grand tournoi dans la joute, Rocky 4 dans le double entrainement comparé, bien sûr Warrior dans la finale entre les deux frères, et quelques autres plagias encore. Mais à l’instar de Gladiator, grand film malgré qu’il soit qu’un patchwork de plusieurs péplums anciens, ce spectacle plein de sensibilité et de bastons, s’y apparente sur le thème du ring, en l’occurrence ici du combat de rue, que l’on imagine légalisé en Inde, et même organisé en tournoi médiatisé.
Dix monstres de free-fight se rencontrent donc durant une heure et quart de combat non-stop en dernière partie de film, où s’affronteront forcément les deux enfants terribles dans une violence paradoxalement poignante de sentimentalité.