Les homo ont l'air de mieux s'amuser quand ils baisent

Sympa.

Un peu de mal au début, je n'ai pas trouvé les gags réussis, peut-être parce qu'il m'a fallu un temps d'adaptation. Faut dire que c'est très rentre-dedans avec des références à la pop culture. Mais une fois qu'on s'y fait c'est franchement très plaisant. Et puis Stoller, c'est la famille Apatow et même si on ne retrouve aucune des figures habituelles (vu que les homo, queers, etc sont joués par des homo, queers, etc.), on se sent clairement en terrain familier. Les gags abondent, les répliques sont bien senties ; de plus les personnages sont bien écrits, on se marre bien. Et si tout le propos est de montrer/monter une comédie gay populaire (avec les codes, la technique et le budget d'une comédie à visée populaire), au point que ça en devient méta à un moment, ça reste avant tout une romance où, bizarrement, on n'a pas l'impression que la diversité est forcée comme dans beaucoup de sitcom. Peut-être justement parce que dans ces sitcoms ils font semblant de rien et au final ne délivrent qu'un produit blanc avec quelques couleurs en plus. Non pas que ce film ne soit destiné qu'à un public gay ni que c'est une intrigue que l'on ne pourrai voir que chez les gays... mais disons qu'il y a des thèmes, un ton, une façon d'aborder les choses qui rendent justice au choix initial de créer une comédie gay pour tout le monde. Le souci, c'est peut-être que cette comédie arrive trop tard, parce que bon, même les films de Apatow ont moins de succès de nos jours.

L'on pourra en tous cas saluer les subtilités du scénario. Habituellement, dans les romcom, le mensonge est un problème dans le sens où un personnage a menti à un moment pour mieux séduire l'autre, ou par hasard mais cela a participé de la séduction, et au lieu de dire la vérité de suite (puisqu'aux USA on nous martèle bien que seule lé vérité nous guidera sur droit chemin), ils continuent de mentir jusqu'à ce qu'arrive ce moment où le/la partenaire découvre la vérité par lui/elle-même. Ici, arrivé à la moitié du film je me suis déjà demandé comment ils allaient amorcer cette scène typique du genre étant donné que les personnages sont tous les deux très honnêtes. Trop en fait, en ce qui concerne le héros, puisqu'il n'arrive pas à garder sa bouche fermée. Et c'est là qu'est la grande ingéniosité narrative : ici c'est le partenaire du héros qui lui demande de se taire, de se retenir, de ne pas être lui-même et donc de mentir. Et comme en plus on sait que le mensonge ronge les gays qui n'ont pas encore fait leur coming out mais qui en rêvent, jouer avec cette carte était vraiment une très bonne idée.

Pour le reste, on trouve des conflits, des résolutions correctes, de très bons gags. Et une mise en scène globalement correcte. Pas parfaite, le découpage est assez typique de ce genre de comédie américaine, sans grande inspiration, mais parfois le découpage sert pleinement au gag. Mais bon, disons que ça aurait pu être mieux pensé, et donc plus efficace. Mais c'est déjà pas mal. Ensuite, les acteurs sont tous très bons, même si ce sont des têtes assez peu connues. Le montage est bien rythmé et participe de la bonne humeur. Les décors sont corrects. La BO fonctionne. Petit détail amusant, le héros n'est pas dégueulasse comme un Seth Rogen ou autre hétéro grassouillet et ringard d'une comédie US, mais il est le moins canon des mecs ; en revanche, tous les autres mecs homo sont des top canons, à l'instar d'une romcom habituelle où toutes les nanas, surtout la convoitée, sont parfaites physiquement.

Bref, c'est plutôt rigolo. Le début est un peu dur et la mise est un peu trop ordinaire, mais globalement c'est un très bon film, avec le genre de délire qu'on peut retrouver dans une production Apatow (les scènes de sexe sont parfois très délirantes).