A l’instar des voitures qui se font broyées à la décharge, Broken nous montre des personnages cassés. Cassés de l’intérieur. Certains le savent d’autres l’ignorent ou ne se l'avouent pas. Certains essayent de se soigner, de se relever, d’autres se laissent entrainer dans la folie. Kasia. Mike. Rick. Susan. Saskia. Sunrise. Mrs Buckley.
Et puis il y a Skunk.
Spectatrice d’actes choquants, spectatrice d’un chaos environnant, spectatrice de choses qu’elle ne comprend pas. Elle est trop jeune. Nous sommes spectateurs à travers ses yeux et vivons ces choses via ses émotions, ses sentiments, ses peurs, ses craintes, ses douleurs. Un monde brutal à travers les yeux d’une petite fille. Un monde qu’elle est obligée d’accepter.
Archie. Jed. Dillon. Ils la protègent, l’aident à aimer son monde et à accepter sa vie. Lui font découvrir que la vie ce n’est pas juste la maladie, les bagarres, l’hôpital, la folie. Il y a aussi l’amour et la tendresse dont ils font preuve pour elle. C’est ce qui rend le film beau, alors qu’il n’aurait pu être que sombre.
Désillusions et chocs font partie de la vie de Skunk mais aussi joie d’être vivante, d’avoir la chance de grandir, d'évoluer. Parce que le film nous montre son passage de l'enfance à l'adolescence. Passage pour lequel elle sera obligée de laisser partir son innocence pour comprendre son monde. Innocence confrontée au quartier dans lequel elle vit, l’école dans laquelle elle va. Innocence qui laissera sa place au courage.
Broken est un film juste et dur – voire traumatisant – mais aussi beau avec une héroïne touchante. Dommage que le film soit un peu trop mélo parfois.