Je prends un plaisir fou à parcourir la filmographie d'Allen.
Une œuvre si riche et variée mais en même temps qui semble parfaitement homogène et vraie.


Une fois encore c'est le retour du rôle du petit intellectuel maigrichon à la verbe fluide et sarcastique interprété par le réalisateur, un rôle qui commence à fortement lui coller à la peau depuis les années 70 et qu'il prend un malin plaisir à décliner. Il incarne ici un impresario juif superstitieux cherchant à faire carrière en multipliant les "poulains" tout en y mettant un investissement, souvent vain, limite religieux.


Une comédie légère qui consiste en un hommage au milieu du music all, et des représentation sur scène en général, mais encore et surtout en une rigolote parodie des mafieux de Coppolla.
Poursuivie tout le long du métrage par une mafia italienne caricaturale sur fond de musique au sonorité méditerranéenne, le film tourne subtilement en bourrique la panoplie du parfait mafieux qui ne se soucie guère de l'argent, chouine en ne cachant pas ses sentiments et règle presque tout avec une balle loger en pleine tête. L'un d'eux s'appel même Vito !


New York et sa périphérie, au cœur de cette histoire, montre une nouvelle fois l'amour du réalisateur pour sa ville. Imposante, elle domine constamment les acteurs. Voitures qui grouillent, monuments imposants, foule qui déambule dans les rues et s'agglutine dans les cafés : Elle est vivante et belle et il l'aime profondément lui et son personnage.


Cependant, certaines choses ressortent dans ses nombreux rôles du volubile chétif.


Il soufre d'un besoin constant de se placer en supériorité intellectuelle vis à vis de ses interlocuteurs et plus particulièrement de ses conquêtes, se rendant presque miséricordieux en les appréciant. Toute ces femmes hors d'atteinte qu'il montre suppliant presque sa compagnie ou qui finissent immanquablement par le désirer, renforcent la quête d'une forme de reconnaissance tant espérer (la superbe scène de tortillement met Tina totalement à nue face à lui). Son fatalisme à la limite du dangereux nous hurle son désarroi face à l'absurdité de la vie qu'il fait tout pour oublier en cherchant le bonheur.

Un homme au demeurant bien triste, et pourtant il arrive à être toujours plus attachant et sympathique.
Allen arrive toujours a faire passer la pilule en le punissant ou le rabaissant et l'on regrette alors son sarcasme et sa vitalité. Puis ça recommence dans un autre film..


Voir Woody Allen poursuivre cette forme de thérapie à travers son cinéma le fait parfois paraitre pitoyable et parfois brillant.


Un grand malade fascinant, n'est-ce pas là la définition de l'artiste ?

Nassim48
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le 20 mars 2021

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Nassim48

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