The real Slim Sheedy

J'annonce, ce film je l'ai surnoté. Pourquoi?
Parce que malgré le fait que ces ados exagèrent leurs problèmes au moins autant que Neil Perry du "Cercle des Poètes Disparus", comment ne pas être bluffés devant la sincérité des jeunes acteurs?
C'est bien simple, c'est la 1ère et dernière fois qu'on pourra voir Emilio Estevez jouant "Andy", aussi bon (malgré mon affection pour "Maximum Overdrive"), et la ressemblance avec son père est ici tellement frappante qu'il est difficile de ne pas imaginer le jeune acteur se poser la question de savoir si la comédie était bien le domaine qui lui convenait (l'avenir nous prouvera que non puisqu'il se tournera vers la réalisation).

Quant à Molly "Claire" Ringwald, toute fraiche qui ne pose pas de problèmes de crédibilité dans son rôle de princesse égocentrique déconnectée du monde par ses proches et qui ne demande qu'à être plus en contact avec la réalité (voire offrir des bijoux au bad boy du coin).

La découverte d'Anthony Michael Hall alias Brian, est la plus choquante parce qu'il s'est quand même bien pris les années en pleines gueules et a même vu une touffe de poil lui orner la lèvre supérieur. Néanmoins ce p'tit gars se donne à fond dans son rôle de gamin brillant mais à fleur de peau car usé par des attentes parentales très fortes.

Puis il y'a le rebelle sans pause, Judd "Bender" Nelson dont le personnage a tendance à m'énerver. Certes son obstination à vouloir braver l'autorité peut mériter le respect, mais si seulement il pouvait fermer sa gueule de temps en temps au lieu de s'accaparer le film. Ne fais pas ton Russell Crowe mec!!!
Trahis par des parents qui ne lui envoie pas une bonne image de lui, le pauvre petit bonhomme préfère envoyer chier tout le monde pour s'éviter des déceptions.

Et enfin la grande, la lumineuse, l'imprévisible mais la magnifique Ally Sheeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeedyyyyyyyyyyyyyyy!!! (en plus dans le film elle s'apelle Allison, ça évite les confusions)
Oui, celle qui deux ans plus tôt était Jennifer dans "WarGames" et la copine de Sean Penn dans "Bad Boys", la nana qui aura du mal à se débarasser des 80's qui ne reviendra que pour offrir un guest star de choix dans les season finale 3, 4 et 5 de la série "Psych - Enquêteur malgré lui". (Oui j'ai un ou deux posters d'elle dans ma chambre. And so what??)
Dans ce film, son personnage passe tellement de temps à essayer de s'effacer qu'on ne remarque bientôt plus qu'elle. La fille kleptomane, mythomane, qui prétend à qui veut bien l'entendre qu'elle fuguera, dans l'espoir d'entendre ses simples mots "restes!".

Il serait injuste de ne pas mentionner les deux figures adultes qui sont le principal et le concierge, des miroirs de ces gamins qui sont en retenue. Deux figures censés représenter l'autorité de par leur statut d'adultes et qui pourtant continuent de la contourner à leur manière.

Cinq personnes d'horizon et de milieux différentes vont comprendre que malgré leurs différences elles sont plus proches qu'elles ne le pensaient et qu'elles peuvent compter les unes sur les autres pour se construire malgré les craintes que peuvent apporter le passage à l'âge adulte.
Avec John Hughes, comme d'hab on obtient une comédie rose bonbon mais ici en demi-teinte puisque le film prend une tournure dramatique qui va crescendo puis une catharsis dans la scène de danse sur Karla DeVito qui ne manquera pas de vous faire bouger ou sourire du moins.

PS: le saviez vous? On a échappé de peu à Nicolas Cage et John Cusack dans le rôle de Bender, et Rick Moranis dans le rôle du concierge.