Boy Wonder
6.2
Boy Wonder

Film de Michael Morrissey (2011)

Et mince !


On n'est pourtant pas dans le film le plus mauvais de l'univers, non ça c'est The Room, on n'est pas non plus dans un des vigilantes bourrins à la Charles Bronson. En fait en soit formellement le film n'est pas une pure moisissure sans âme, il est même plutôt bon mais semble se tromper dans ce qu'il essaye d'entreprendre.


Mais alors qu'est-ce qui ne va pas dans ce film ?


Bah plein de trucs en fait.


En fait c'est assez amusant, ce film c'est comme un réservoir d'actions, ou une check-list que le réalisateur parcourerait et dont il remplirait les actions au fur et à mesure de l'évolution du personnage :
- présenter le personnage : check
- donner du background au personnage : check
- faire faire des trucs au personnage : check
- justifier les actes : check


Et ainsi de suite sur tous les personnages. C'est pas un peu scolaire ?


Ensuite il y a les enjeux : rapidement expédiés et rappelés de-ci-de-là histoire de justifier des montées en force, on peine à créer suffisamment d'empathie pour ce qui est finalement un personnage torturé de plus. Efficace sans être transcendant, ce n'est pas un gros défaut mais le film est finalement assez bateau et pas mal sobre.


Ensuite encore tous les personnages de ce film sont creux, du père qu'on essaye de développer un peu mollement et pas mal en vain, au fils qui fait ce qu'il fait parce qu'il veut défoncer du méchant, mais s’appeler Dexter, Bruce Wayne, ou simplement Peter Parker n'est pas donné à tout le monde, et peut-être que sur deux heures de film l'histoire aurait sans doutes gagné à prendre son temps, à donner une vraie valeur à ses personnages plutôt qu'à en faire des archétypes hyper clichés. En fait on rejoint ce que j'ai dit au début : les personnages ne sont pas des personnages, ce sont les éléments du check-list visant à remplir le script de l'histoire de la course police criminelle contre méchants, le pitch d'un téléfilm qu'on aura déjà vu mille fois.


A la base le principe du vigilante consistait à à disposer d'un héro qui pour une raison qui peut paraitre raisonnable, tombe dans le réactionnaire assumé et choisi d'assurer une justice expéditive conduisant dans le meilleur des cas à la mort pure et simple de celui sur lequel s'exprime cette justice.Si le style est surtout connu pour ses envolées réac' ou des dizaines de corps s'accumulent sous les balles d'un justicier conservatueur, il est occasionnellement réutilisé pour montrer absurdité d'une situation donnée et les actions expéditives qu'elle justifie. En fait la plupart des comics impliquant des super-héros qui défoncent des villes à foison SONT les formes les plus connues de vigilantes.


Malheureusement ici on n'a pas grand chose hormis une ambiance pas trop moche et une forme plutôt distrayante, mais le fond lui pèche cruellement puisqu'en substance on a juste un héro qui fait ce qu'il fait parce qu'il doit faire ce qu'il fait parce qu'il a perdu sa maman et que donc il doit s'en prendre à tout le monde (Rassurez-vous je ne spoile pas grand chose, on vous explique tout ça dans les premières minutes).


Un film pas affreux, mais dommage.

Crillus
5
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le 19 mai 2018

Critique lue 224 fois

Crillus

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