Déroutante Jane

Boxes, film autobiographique écrit et réalisé par Jane Birkin, déroute. On est, au début du film, complétement étranger au monde que l'actrice essaie de reproduire. Un monde à la fois loufoque et tendre, dont on ne sait réellement où elle veut en venir. On met un certain temps à comprendre qui est qui, puisque, bien qu'autobiographique, les prénoms des "personnages" changent, certain interprétant même une autre personne de sa propre famille, telle que Lou Doillon, ici jouant Charlotte Gainsbourg.
Passer la sensation de voyeurisme, la sensation de s'immiscer dans une vie qui n'est pas la notre, on s'attache cependant à cette famille délicieuse. Alors que le sentiment de culpabilité et les remords de la chanteuse ne font que s'accentuer et que les fantômes des différents hommes de sa vie surgissent, on assiste à quelques scènes d'une belle intensité, notamment les scènes de retrouvailles entre les trois filles et leurs pères respectifs, et celles de Jane et de son père, interprété par un savoureux Michel Piccoli.

Bien que, comme grande admiratrice de Jane B., j'avais très envie d'aimer ce film, force est de constater que le film reste cependant inégal. Les personnages circulent autour de l'icône des années 60, et les plans se succèdent les uns et les autres sans véritables liens, comme des photos-souvenirs qu'on ressort des "boxes". On en retient surtout la sincérité et la folie-douce de ce film, qui donne lieu à une œuvre fraîche, singulière, aux accents british, qui plaira aux fans de la famille Birkin.