Quelle bonne surprise que ce film dramatique beaucoup plus intéressant et ambitieux que la petite comédie à 2 balles que j'étais venu cherché. Le réalisateur aborde intelligemment le problème de l'obésité et plus largement celui de l'adolescence, au travers du parcours de Kevin Trichon, notre Bouboule.
On s'attache rapidement au personnage du petit Kevin, 12 ans, un garçon au profond mal être, renfermé sur lui même et incapable de se défendre face au brimades des gosses. Ce qu'il est au début du film, et dont on suit les aventures qui parviendront à faire de lui un adolescent ouvert et lucide, capable de s'affirmer et donc de s'épanouir enfin.

L'ensemble du parcours est très bien vu car totalement réaliste. C'est à mon sens l'atout principal qui donne au film sa grande force. C'est aussi grâce à cette évidence qu'une belle empathie s'installe rapidement avec Kevin et sa famille. Sa mère, ses sœurs, tout sonne tellement vrai que j'étais totalement bluffé tout du long. Grâce aussi à la réalisation de Bruno Deville qui, malgré des moyens à l'évidence très faibles, est agréable voire même originale pour plusieurs scènes. J'ai aussi été totalement abasourdi par le jeu du jeune David Thielemans, excellent en tous points, particulièrement dans sa capacité à incarner la douceur et la tendresse de ce personnage.

Kevin recevra bien quelques leçons auprès de compagnons peu recommandables dont il fera la rencontre, comme celle qui a pour but de lui apprendre la technique d'étouffement par enfouissement de l'adversaire dans la poitrine entre les bras, ou celle très efficace de l'écrasé de postérieur sur le visage qui prêtent à sourire voire même mieux. Des scènes d'ailleurs bien utiles pour faire descendre l'omniprésente tension du film. Mais le principal est ailleurs, il est dans la mise en lumière de certains mécanismes souvent à l'origine de l'un des problèmes du siècle, quand ils ne sont pas maîtrisés par les enfants avec l'aide de leurs parents.
Un (petit) film émouvant et utile, capable aussi d'interpeller et de plaire aux enfants, j'ai testé.
Walllou
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 15 févr. 2015

Critique lue 781 fois

1 j'aime

Walllou

Écrit par

Critique lue 781 fois

1

D'autres avis sur Bouboule

Bouboule
Incertitudes
5

Critique de Bouboule par Incertitudes

Je voyais en Bouboule un film sur la tolérance, l'acceptation de soi, l'éveil à l'amour et à la sexualité. Un peu comme le méconnu Heavy de James Mangold. Faux. Enfin, oui mais durant une demi-heure...

le 10 févr. 2015

5 j'aime

Bouboule
Jonathan_Ivanoff
5

L'embrigadement de la jeunesse...

Kévin a 12 ans et il pèse 100 kilos... Il habite avec sa mère, sa grande soeur Jennifer et sa petite soeur Océane dans un petit appartement.. Dans son quartier, tout le monde l'appel bouboule et se...

le 10 févr. 2015

5 j'aime

Bouboule
Zogarok
5

M, tu es Mauvais

Bouboule a l'air d'une médiocre pantalonnade de plus ; en vérité, s'il n'est pas brillant, c'est un peu ailleurs qu'il va tenter sa chance. En termes esthétiques, Bouboule s'aligne a-priori sur...

le 29 juil. 2015

3 j'aime

Du même critique

Flash Gordon
Walllou
8

Flash nous prouve qu'être fort et intelligent n'empêche pas de se maquiller le matin et d'être beau

Cette aventure neo-blockbuster est une réussite. Un archétype abouti du genre. Aidé par un scénario complexe mais limpide, Mike Hodges signe une mise en scène soignée et extrêmement dense. On admire...

le 8 déc. 2014

18 j'aime

Cyrano de Bergerac
Walllou
9

Culture française, pas japoniaise ni américonne … Mdr et pas Lol 

Au bel hommage rendu par l'habile ami Dröm J' ajouterai quelques lignes atteint du même syndrome Sans savoir je l'avoue ou cela va aller Mais alors j'n'avais pas à y fourrer le nez* Un syndrome...

le 10 févr. 2015

18 j'aime

12

Munich
Walllou
10

J.O. Munich 1972 : Spielberg double médaillé d'or

Steven 'The Entertainment King' Spielberg sait bien qu'on l'attend ailleurs. Le monde entier veut que le champion le fasse à nouveau s'émouvoir mais il souhaite surtout qu'il le divertisse. On veut...

le 9 janv. 2015

14 j'aime

15