Avec Boîte Noire, le réalisateur Yann Gozlan signe son 4e long-métrage. Il y retrouve l'acteur Pierre Niney, qui jouait déjà le rôle titre de son thriller Un homme idéal en 2014 (Les personnages qu'il incarnent dans les deux films portent d'ailleurs le même nom, Mathieu Vasseur). Ce dernier est un technicien au BEA, autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l’aviation civile, et est propulsé enquêteur en chef sur une catastrophe aérienne sans précédent.
Dans le reste du casting, on retrouve notamment Lou de Laâge et André Dussollier. Le film a été présenté cette année en compétition au festival du film policier Reims Polar.
Avec son personnage principal expert en analyse et en son, l'ambiance froide, impersonnelle et austère des hangars du Bourget et la dimension thriller décomplexée qui n'aurait pas à rougir face à un classique du genre hollywoodien, Boîte noire a de prime abord des faux airs du film Le Chant du Loup (2019), d'Antonin Baudry, l'aspect sous-marin en moins, l'aérien en plus. L'importance donnée au son, que ce soit par le score de Philippe Rombi ou le mixage, pousse l'analogie plus loin encore.
Mais la réussite de Boîte noire est dans sa capacité à évoluer, jusqu'à un final oppressant, de film d'enquête classique à un thriller où la psychologie de son personnage principal a une place prépondérante. A l'instar d'Un homme idéal, déjà campé par Pierre Niney, le protagoniste principal est ambigu, à la limite de l'anti-héros par sa froideur. Son enquête, sur la base d'une boîte noire d'un avion, va finalement devenir une plongée dans sa psyché, laissant planer le doute à chaque instant sur son niveau de paranoïa. Est-il victime d'un complot, ou pas ?
Avec Boîte noire, Yann Gozlan signe un film ambitieux, à la mise en scène maîtrisée, ne s'interdisant pas quelques effets de style dans un registre sobre dans son ensemble. Fascinant et pertinent.