“Ils sont là, ils sont partout, ils te prennent pendant ton sommeil !”

Pour la troisième fois au cinéma, le roman de science-fiction “L’Invasion des profanateurs” de jack Finney (1955) servira de socle au thriller fantastique “Body Snatchers”. Après la Californie avec la petite ville de Santa Mira en 1956 pour Don Siegel et la bouillonnante San Francisco en 1978 pour Philip Kaufman, voici la base militaire de Fort Daly dans le Sud des Etats-Unis pour Abel Ferrara. Sorti en 1993, le long-métrage (pas très long d’ailleurs, 80 minutes au compteur), va reprendre à son compte les grandes lignes d’une invasion extraterrestre aussi invisible et indicible, qu’impitoyable. En faisant évoluer ses personnages dans l’environnement clos et uniformisé d’une caserne de l’armée, Ferrara - qui s’essaie pour la première fois à la S.F. - va accentuer l’ambiance paranoïaque qui émane d’un scénario pourtant maintes et maintes fois éprouvé, mais qui fait toujours son effet. La jeune Marti Malone (Gabrielle Anwar) accompagnée de son demi-frère Andy et de sa belle-mère Carole (Meg Tilly), n’a pas d’autres choix que de suivre Steve, son père (Terry Kinney), agent pour l’environnement, jusqu’à la base de Fort Daly. Celui-ci, missionné par l’Etat, doit superviser le démantèlement de déchets chimiques au grand dam du Général Platt (R. Lee Ermey), le chef de la base. Lors du prologue, Marti s’exprimant en voix off, annonce grâce à un point de vue ultérieur à l’histoire une catastrophe à venir. Après un coup de pression scénaristique sonnant comme un avertissement (voir le titre de ma chronique), la famille recomposée - nouveau modèle d’une société moderne - arrive dans son foyer provisoire, mais la contamination a déjà commencé. Aidé par une ambiance hautement anxiogène - le microcosme de la base militaire est étouffant - par des effets spéciaux réussis et surtout par un nihilisme jusqu’au boutiste faisant la marque de fabrique d’Abel Ferrara, “Body Snatchers”, pose les jalons d’une déshumanisation programmée prétexte à un grand remplacement à l’échelle planétaire (c’est à la mode en ce moment.). Dès lors, l’individu n’existe plus en tant qu’être, c’est le groupe qui prime ! Ne vous endormez sous aucun prétexte !!!

RAF43
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le 10 nov. 2021

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