(Critique datant de 2021)
Hola people ! J'adore Bo Burnham, que j'ai découvert sur YouTube avec ses musiques critiques et hilarantes/touchantes... alors j'ai regardé ses deux spectacles sur Netflix avec ma mère (Make Happy en premier, puis Inside) !
Je sortais de Make Happy avec ma mère et nous étions déçus. Après ce show, ma mère et moi étions dubitatifs face au second que Netflix proposait. Les critiques de ce 2ème "special" étant dithyrambiques, j'étais curieux, mais refroidi. Ma mère qui ne voulait pas voir le 2 m'a quand même dit de mettre le début, histoire de voir où il aboutissait. Car en effet, Bo Burnham, dépressif et ne supportant pas le public (il faisait des crises d'angoisse sur scène), n'est pas remonté sur scène depuis 2016, Make Happy étant son dernier special... Ma mère et moi lançons Inside pour voir ce qu'il en est et...
INCROYABLE, c'est le mot qui convient le mieux pour qualifier ce special de Bo Burnham. Inside est un trésor, une perle largement sous-côtée de notre côté de l'Atlantique (et même aux USA je pense qu'il mérite encore plus de vues...).
Durant le 1er confinement de 2020, Bo Burnham, comme la quasi totalité du globe, est confiné. Toujours avec ses problèmes face à sa noirceur d'esprit, il va pourtant, seul, dans son studio, créer une oeuvre cinématographique.
Auteur-compositeur-interprète, réalisateur, acteur, éclairagiste, Bo Burnham enfile toutes les casquettes nécessaires à la création d'Inside. Drôle, émouvant, amenant à réfléchir et terriblement beau (esthétiquement, le rendu est impressionnant), ce long-métrage nous présente l'évolution de Bo durant 1 an de travail en confinement. Quand certains rêvaient d'écrire un livre et abandonnaient, lui a créé un spectacle de toute pièce, tout seul.
Il critique dans ses chansons Internet et ses dérives, la solitude, l'art, l'humour, la pensée... tout cela d'une façon recherchée et intelligente. Par exemple, il se livre sur sa dépression, ses angoisses par rapport à la scène, et parle des réflexions insensées et cruelles des gens sur Internet, du réchauffement climatique, et même des multimilliardaires et politiques qui ne pensent qu'à leur business et non au monde en général.
Pour donner une idée de son talent, je me permets une courte analyse personnelle de "White Woman's Instagram", un des nombreux morceaux d'Inside, qui n'en est pas l'apogée alors qu'il est déjà très bon. Il y parodie le stéréotype de l'Instagram de nombreuses femmes blanches : des photos très esthétiques avec des fonds unis, crème ou blancs, des petits poèmes, des photos de chatons/chiots/enfants, de balançoires/fleurs sous le soleil etc... Et alors qu'il se moque de l'inutilité et de la futilité de la chose, il m'a fallu réécouter le morceau plusieurs fois (et regarder les commentaires YouTube) pour comprendre que le pont musical n'est pas juste un entracte émotif d'humour ou de dénonciation. Il y exprime également la légitimité de ces posts Instagram où cette femme fictive qu'il incarne se livre sur ses propres pensées et démons, en se faisant son petit coin de bonheur à elle, et en ne s'en prenant pas aux autres... Peut-être que cela devrait être ça, Internet, finalement : poster une photo de son jardin sous le soleil, avec une citation ne provenant pas du bon livre, mais qui essaie de donner un peu de joie ou d'espoir à ceux qui la lisent.
Ma mère et moi avons été très surpris face à Inside, et elle qui notait Make Happy 3/10 (et moi 4,5/10) met à Inside 9/10 voire 10/10. Je pense faire de même pour ce second special, show que je m'attendais à être uniquement humoristique en musique, mais qui est plus une introspective de chacun, belle et amenant à réfléchir, bouleversante, avec des musiques fortes (et oui toujours comiques pour beaucoup).
C'est une expérience unique et très divertissante qui s'offre à vous. Je ne peux que vous recommander d'aller regarder Inside sur Netflix !!!