Réussir une comédie horrifique est plus dur qu’il n’y parait et beaucoup s’y sont cassés les dents. Il ne suffit pas de mettre quelques gags, d’y rajouter un type de « créature » (zombies, serial killer, vampires,…) et quelques effets gores bien sanguinolents, mais il faut arriver à trouver l’alchimie qui va lier tous ces éléments correctement ensemble et donner un résultat homogène. Les chefs de file de ce genre, vous les connaissez tous : Shaun of the Dead, Bienvenue à Zombieland, Braindead pour les plus anciens… Les mauvais élèves sont eux bien trop nombreux pour en pondre une liste tant ce sous-genre (sans aucune connotation négative) a donné naissance à bon nombre de bousins pas drôles pour un sou. Et puis entre les deux, il y a des films tels que ce Bloodsucking Bastards, ni bons ni mauvais, remplis de bonnes idées mais contrebalancées par des points un peu trop négatifs, des films qui se laissent regarder mais qu’on oubliera aussi vite qu’on les a vus.


Ecrit par le collectif Dr God et réalisé par Brian James O’Connel, qui s’était déjà essayé à la comédie avec Angry White Man en 2011, Bloodsucking Bastards nous raconte la vie d’une petite entreprise de télémarketing, avec tout ce que cela comporte d’employés semi-dépressifs et s’occupant comme ils peuvent pour rendre leurs journées un peu plus intéressantes, dont le quotidien va soudainement être perturbé par l’arrivée d’un nouveau collaborateur qui s’avèrera être un vampire.
Au programme, des personnages hauts en couleurs interprétés par un très chouette casting rempli de têtes connues. Fran Kranz (La Cabane dans les Bois) est une fois de plus génial en héros un peu looser, Pedro Pascal (Prince Obeyrin dans Game of Thrones) parfait en nouveau manager un peu cabotineur, Joey Kern (Cabin Fever) nous régale avec son rôle de personnage un peu barré, ou encore Joel Murray que certains ont pu apercevoir dans l’excellent God Bless America.
Ils sont clairement l’atout principal de Bloodsucking Bastards tant on ressent une réelle alchimie entre eux. On sent une grande place à l’improvisation dans certains dialogues, ce qui leur donne un coté très rafraichissant, même si tous les gags dans leurs échanges ne font pas mouche. On ne rit jamais aux éclats quoi qu’il arrive, mais à de nombreuses reprises, l’effet escompté retombe à plat comme un soufflet. A noter tout de même un excellent échange lorsque nos chasseurs de vampires, qui n’ont rien de chasseurs de vampires, se refilent les trucs et astuces pour lutter contre les vampires qu’ils viennent juste d’aller lire sur Wikipedia.


Ce dont souffre le plus Bloodsucking Bastards, et ce malgré sa courte durée, c’est de son rythme bien trop lent. Ce huis-clos est bien trop long à nous envoyer les hostilités, la faute sans doute à un budget ayant un peu trop carburé au Slim Fast. Hormis un léger arrachage de gorge, il faut attendre péniblement les vingt dernières minutes pour assister à la destruction massive de vampires qu’on attend depuis plus d’une heure, vampires dont on ignore d’ailleurs complètement ce qu’ils peuvent bien foutre ici puisque rien ne nous est expliqué (même si quelque part, on s’en fiche un peu). Et les amateurs de sanquette apprécieront clairement ce final bien foutraque et ses explosions de vampires engendrant des hectolitres d’hémoglobine tant l’ensemble est généreux, même si pas forcément des plus réussis en termes de maquillages et autres effets gores (on sent bien les seaux de faux sang balancé à travers la figure des acteurs).
Dommage que la mise en scène ne soit pas plus soignée. La photographie et les cadrages sont parfois très étranges, les têtes des acteurs étant coupées de manière assez maladroite sur certains plans et la luminosité par forcément de très bon goût à plusieurs reprises ; le manque de budget évident oblige souvent le réalisateur à provoquer les fameuses explosions hors champ ; et la musique ne marquera à aucun moment les esprits. Et oui, ce manque d’argent n’excuse pas tout, surtout lorsqu’on voit ce que sont capables de faire certains avec une poignée de copecks (Voir The Battery)


Une comédie horrifique au final assez lambda qui se regarde tout de même sans déplaisir.


Critique avec images et trailer ici : http://www.darksidereviews.com/?p=32790

cherycok
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le 12 sept. 2015

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