Ces dernières années, Mel Gibson avait une carrière assez faiblarde. On sentait que l'acteur ne savait plus trop comment trouver sa place après tout les débordements et les polémiques qui entouraient sa personne. Non seulement il ne savait plus comment faire son trou à Hollywood mais il semblait aussi que Hollywood ne veuille plus de lui. Il n'avait pas trouvé le succès dans le petit drame The Beaver et il s'est trouvé réduit au rôle du méchant de service dans le délirant Machete Kills et le catastrophique The Expendables 3. L'acteur n'avait plus l'allure de l'actionner badass qu'il était dans les années 80-90 et le navrant Get the Gringo soulignait bien cet état de fait. Pourtant, tout espoir ne semble pas perdu car en 2016 il semble signer son grand retour, à la fois dans un rôle badass pour Blood Father mais aussi en renfilant sa casquette de réalisateur pour son cinquième long-métrage, Hacksaw Ridge. Ici, on voit facilement pourquoi l'acteur s'est laissé séduire par le film de Jean-François Richet, tellement celui-ci livre un ode à la star, on retrouve les meilleurs hits de Mel Gisbson dans une oeuvre taillé à sa mesure. Cela fait le défaut mais aussi la qualité de ce long métrage.


Niveau scénario, il ne faudra pas espérer avoir trop de choses avec ce film, qui pourtant mise plus sur ses personnages que l'action. Même si il se centre beaucoup sur la relation entre le père et sa fille, qui est classique mais réussie, ce qui l'entoure est trop attendu pour vraiment passionné. Les autres personnages sont très stéréotypés, surtout ceux qui font office de bad guys, les rebondissements sont prévisibles et il y en a même un qui se paye le luxe d'être assez ridicule, sortant tout droit d'un nanar. On est dans un récit de rédemption vraiment commun qui prend des allures de road trip au cheminement linéaire et trop balisé -pas aidé sur ce point par un montage trop didactique- pour ce qui n'est rien d'autre qu'une série B plaisante mais vite oubliable. Ce qui fera vraiment son sel c'est ses répliques sévèrement burnées qui font souvent mouche, le film prenant les contours par moments d'un actionner des années 80 et le fait avec une certaine efficacité. De plus la mise en scène de Jean-François Richet accompagne bien le récit, elle est sans génie mais parfaitement maîtrisée, sachant être lisible et nerveuse dans les moments d'actions -avec des morceaux de bravoures vraiment solides- comme être plus posé et proche de ses acteurs durant les moments plus intimistes. Acteurs qui sont tous impeccables par ailleurs, même si l'on retiendra surtout le duo formé par Erin Moriarty et Mel Gibson. L'actrice fait preuve d'une justesse de jeu appréciable, même si elle ne livre pas exactement une grande performance, elle a tout se qui faut pour trouver sa place dans le cinéma de genre. Elle partage une bonne alchimie avec Mel Gibson mais elle reste trop cloisonné dans son rôle de femme en détresse par moments. Tandis que Mel Gibson est la vraie attraction du film. Et il faut reconnaître que l'acteur signe vraiment son retour ici. On retrouve l'acteur badass et qui se donne à fond frôlant sans gêne le surjeu mais qui apparaît vraiment imposant et charismatique. Il prend du plaisir dans ce rôle et le rend bien au film, qui est vraiment gratifié de la présence magnétique de son acteur.


Blood Father est donc une série B sympathique mais qui aurait vraiment été anecdotique sans son acteur principal. Mel Gibson trouve un retour inespéré et assez flamboyant dans son rôle de badass de service, même si il le fait dans un film qui n'a rien de vraiment exceptionnel. Malgré une réalisation solide, le long métrage s'embourbe dans un scénario classique et trop balisé pour faire émerger la moindre fulgurance et il tire le maximum de sa star ce qui en fait sa grande qualité. Malheureusement, il n'arrive jamais à s'émanciper de l'étreinte de celui-ci et c'est aussi sa faiblesse, car il ne parvient jamais à être plus qu'un Best Of pour Mel Gibson même si il prétend parfois à plus. Blood Father reste un divertissement convaincant et même plaisant pour un petit samedi soir.

Frédéric_Perrinot
6

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Créée

le 6 sept. 2016

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8 j'aime

Flaw 70

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