Ce genre de film donne l'impression de s'enfiler un rail de coke ! La forme est totalement inspirée de Gaspar Noé (caméra épaule nerveuse, long plans séquences, fondus divers et cadrages dynamique défiant les lois de la stabilité pour nous immerger dans les trips hallucinatoires de la protagoniste), le fond relève d'un film bis malin qui essaye de rester énigmatique tout en s'appuyant sur un genre connu, qui s'articule ici comme une descente aux enfers où la violence se mélange peu à peu au fantastique, toujours drappé sous les effets potentiels des psychotropes sniffés à longueur de pellicule. Mais à l'électro prisée par Noé, on préfère ici le heavy metal et les bandes sons planantes saturées. Le tout est un régal pour les amateurs d'expériences cinématographiques, le film se comporte comme un véritable OFNI qui sait exactement ce qu'il veut donner à son public, et qui traite chaque séquence sous drogue comme un clip qui accumule les effets visuels. C'est l'overdose d'images, la saturation des tympans, la frénésie du rythme, on se retrouve happé dans le film. Alors certes, ce n'est pas le meilleur scénario du monde, ce ne sont pas des dialogues très raffinés, et on sent que l'on s'arrange un peu trop pour garder le mystère jusqu'à la fin. Mais un film, c'est une expérience, et tous les mélanges sont bons du moment que la sauce prend et qu'on parvient à s'immerger dans ce qu'il propose. Bliss n'est pas coupée, pas diluée, elle se prend par la pupille, par les tympans et par toutes les muqueuses capables de l'assimiler. C'était la dope de 2019, et elle a encore sacrément bon goût.

Voracinéphile
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2019

Créée

le 15 janv. 2020

Critique lue 1K fois

10 j'aime

3 commentaires

Voracinéphile

Écrit par

Critique lue 1K fois

10
3

D'autres avis sur Bliss

Bliss
SarahLenoir1
8

Terreurs et angoisses de toxicomane

Ce film parlera énormément à tous ceux et celles qui ont déjà vécus un syndrome sérotoninergique ou qui ont déjà été sous influence d'un hallucinogène délirogène et dissociatif. Alors ça démarre...

le 21 déc. 2019

4 j'aime

Bliss
Alcalin
5

J'ai trop la femme de trouver un titre

Au début du film il y a un avertissement sur des scènes qui pourraient faire recracher leurs KitKat aux épileptiques. D'habitude, j'assimile ces mise en garde comme j'ai assimilé celles de...

le 5 sept. 2019

4 j'aime

3

Bliss
solange_mecanique
4

Faux-choquant redondant

Une esthétique sympa pendant 5 minutes, après ça devient très redondant, une esthétique qui se veut choquante mais qui finit par devenir très teenager, un Enter the Void réchauffé, un scénario qui ne...

le 11 mars 2023

2 j'aime

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Voracinéphile
5

The golden void

Il faut être de mauvaise foi pour oser critiquer LE chef d’œuvre de SF de l’histoire du cinéma. Le monument intouchable et immaculé. En l’occurrence, il est vrai que 2001 est intelligent dans sa...

le 15 déc. 2013

99 j'aime

116

Hannibal
Voracinéphile
3

Canine creuse

Ah, rarement une série m’aura refroidi aussi vite, et aussi méchamment (mon seul exemple en tête : Paranoia agent, qui commençait merveilleusement (les 5 premiers épisodes sont parfaits à tous les...

le 1 oct. 2013

70 j'aime

36