Quand un film est à ce point étrillé à Cannes, c'est déjà suspect. Et quand la critique presse est à ce point partagée, entre une presse dite "de droite" plutôt favorable au film, et une presse dite "de gauche" qui le trouve exécrable, le soupçon est confirmé... Alors oui, l'art est toujours politique, mais ce serait bien de juger aussi un film en tant qu'objet de cinéma.
Asphalt city - d'où sort ce titre français ? - est loin d'être mauvais. L'interprétation est excellente, la mise en scène est nerveuse et tendue, et contrairement à ce qui a été écrit dans la presse, le propos n'a rien d'infamant pour qui regarde la réalité les yeux ouverts... Reste que ce n'est pas non plus un film inoubliable, notamment car le climax arrive un peu trop tard après une succession de scènes très efficaces mais finalement assez répétitives. Quant à Bringing out the dead de Scorsese, il est difficile de ne pas y penser en dépit des différences réelles de ton.