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"Black Fist" est l'un des premiers films de blaxploitation que j'ai vu et je dois dire qu'il m'a mis le pied au bon étrier. Grand amateur de série B, je me suis régalé devant Black fist avec son héros cool et charismatique ; son groove suranné, ses punchlines désuètes, ses bagarres efficaces mais souvent limitées, ses méchants bien crapuleux, ses petites pepées aguicheuses, le tout emballé dans un master dont les rayures qui égratignent la pellicule témoignent autant de la négligence des ayants-droits que des années passées, à l'image de la bande sonore toute aussi fatiguée. Bien évidemment, comme toute bonne série B qui se respecte, tous ces défauts contribuent au charme dudit long-métrage.

Le scénario est l'un des nombreux points forts, à mon sens, de cette entreprise. Contentement que j'ai nullement trouvé dans son originalité (il en a quasiment aucune) mais dans la rigueur de sa construction scénaristique. La structure est effectivement bien charpentée : on suit l'ascension, la déchéance puis la vengeance de ce voyou à la petite semaine - et à gueule d'amour - avec beaucoup de plaisir. On retrouve tous les codes des récits hollywoodiens de ce genre de film, ce qui est appréciable pour ce long-métrage à tout petit budget à la limite de l'amateurisme. J'ai apprécié le rythme alerte. J'ai sentie une vraie passion et une réelle envie de faire un divertissement pur et dur où le public est roi : il doit en avoir pour son pognon. Ainsi, bien que le manque de budget influe sur une réalisation faisant alors la part belle aux plans séquences et aux plans d'ensemble (le travail de Tarantino sur sa première version de Reservoir Dogs tournée sans moyen et en vidéo reprend exactement les mêmes codes), des seconds couteaux au niveau de leur cachet, des bagarres rappelant parfois la cour de récré, celui-ci n'altere en rien la foi et la sincérité de ses participants qui ont désiré faire un film où le Black est un gagnant bottant le cul aux blancs qui ont voulu l'arnaquer. La promesse est tenue. D'autant plus que le manque de moyens donne de l'authenticité aux décors - qui sont donc naturels - et qui permettent de se plonger dans un réel ghetto amerloque des 70's.

Je vous recommande "Black Fist" pour un pur moment de détente décomplexé, à condition que vous soyez indulgents. D'autant plus que la toute fin est surprenante pour un film d'exploitation :
Alors qu'il a vengé sa famille en tuant tous ses ennemis un à un, il se voit dans un miroir, il revoit tous ceux qu'il a tué être mélangés à sa famille assassinée par sa faute. il se met alors à boxer celui qu'il juge comme le principal instigateur de tous ses maux : lui-même, qu'il voit dans son reflet. Le miroir se brise. Le film se termine en freezeframe sur le reflet de son visage morcelé par le miroir éclaté. On a compris la métaphore : il boxe l'homme qui a brisé son destin avec ses poings et il en restera détruit et marqué à vie. Ce n'est pas la métaphore du siècle mais elle rudement efficace et surprenante : voir cette séquence finale dans un film d'action de série B à très petit budget, chapeau bas!

ThibaultDecoster
7

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Créée

le 31 janv. 2018

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