Un film a su populariser le Bigfoot dans les années 80, il s’agit de Bigfoot et les Henderson (1987). Une série a d’ailleurs vu le jour 4 ans plus tard, Harry et les Hendersons, comprenant pas moins de 72 épisodes et reprenant les mêmes personnages. Le rôle du père était interprété par Bruce Davison et ce Bigfoot semble l’avoir marqué pour le restant de sa vie puisque, plus de 20 ans plus tard, il est le réalisateur de la production The Asylum qui nous intéresse ici, intitulée tout sobrement Bigfoot, s’accordant même un second rôle dedans, celui d’un personnage appelé Walt… Henderson ! Et oui, ça ne s’invente pas. Sauf que le nanar est un exercice des plus périlleux, et on a vite fait de tomber du côté obscur du navet malheureusement…

En production nanar / navet lowcost, j’ai déjà touché à pas mal de bestioles différentes : crocodiles, guêpes géantes, requins, piranhas, dinosaures,… Mais je n’avais jamais fait de Bigfoot. C’est donc tout naturel que je me lance dans cette production fumeuse The Asylum diffusé aux States par Syfy (normal quoi…). Et comme d’habitude, quand j’ai le choix, je choisis la VF qui quand elle est faite avec un sérieux proche du grand n’importe quoi peut donner de grands moments nawesques.
Malheureusement, on se rend vite compte ici que ca ne va pas être le cas. Les scènes de parlotte sont absolument inintéressantes, avec une rivalité entre deux vieux briscards anciens musicos des années 80 dont l’un est devenu promoteur véreux et l’autre un écolo pure souche. L’un veut éradiquer le bigfoot, l’autre le protéger. Mais leur jeu est absolument catastrophique, et c’est sans parler des seconds rôles et surtout des figurants particulièrement mauvais. Pas l’un d’entre eux ne croit une seconde à ce qu’il est en train de faire et ce n’est pas l’apparition de Alice Cooper dont on se demande encore pourquoi il est venu se perdre dans ce genre de production qui y change quelque chose, même si le voir se prendre un high kick par un bigfoot reste un très court moment assez fun. Peut-être est-il un ami de Bruce Davison et que ce dernier lui a demandé de participer à son film étant donné que le scénario parle de déforestation afin d’accueillir le nouveau Woodstock… Enfin, nouveau Woodstock, c’est vite dit car le festival ressemble au final plus à un vieux stand de foire aux vins, avec une pauvre scène de 4m de long et un public de 30 personnes… Un bon gros foutage de gueule qui nous permet néanmoins d’esquisser un petit sourire, ce qui n’est pas du luxe dans les scènes ou la vraie vedette du film apparait.

Et vous vous en doutiez, cette vedette, c’est le fameux Bigfoot du titre. Il faut l’avouer, chacune des scènes où il intervient vire au grand n’importe quoi. Le film date de 2012 mais semble en avoir 10 de plus. Les incrustations vont de mauvaises à très très très foireuses ; certains plans sont réutilisés plusieurs fois ; le bestiau est la plus part du temps très mal animé, semblant tout droit sortir d’une mauvaise cinématique PS1 avec sa démarche similaire à celle du « fabuleux Bulk du Amazing Bulk ; un coup sur deux il ne laisse pas de traces dans la neige et pour un mammifère de cette taille, l’eau ne jaillit que peu sous son poids… Heureusement, son passe-temps favori est de faire des crêpes humaines avec son pied et de prendre l’apéro avec comme petit toast des têtes de pauvres figurants écervelés, le tout sans quasiment jamais verser une seule goutte de sang. Oui, le bigfoot mange proprement.
C’est moche, très moche, mais heureusement que ces scènes sont là car avouons qu’elles sont assez drôle à regarder. C’est également le cas du final, sorte de plagiat / hommage à celui de King Kong mais ici sur le mont Rushmore avec bien entendu de bons gros bourrins qui y vont au lance roquette et qui vont détruire un des célèbres visages sur la montagne.

Bigfoot est un très mauvais film que seuls ses moments mettant en scène le bigfoot sauvent du navet de compétition. On est loin tout de même d’un bon nanar, The Asylum ou Syfy on fait bien mieux en termes de mauvais films sympathiques.

Note : 1/10
Note nanar : 3.5/10
cherycok
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le 11 avr. 2014

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