1909,près de la frontière américano-mexicaine.Fain,un bandit à la tête d'une bande de salopards psychopathes,a l'habitude de passer le Rio Grande dans les deux sens,commettant ses méfaits aux USA et se réfugiant ensuite au Mexique.Un jour la fine équipe attaque le riche ranch des McCandles,y massacre plein de gens et enlève Jacob,le petit-fils de la propriétaire,pour demander une rançon d'un million de dollars.Martha décide alors d'appeler à la rescousse son ex époux Jake,disparu dans la nature depuis 16 ans et que tout le monde croyait mort,sauf sa femme donc.Le gars est une terreur et va se charger de régler le problème.Encore un western de fin d'époque que ce film sorti en 71 et monté de toute pièce par John Wayne.Sa compagnie Batjac,ici représentée par son fils Michael,est à la production,il endosse le rôle vedette et a embauché deux autres de ses fils,Patrick et Ethan,comme acteurs.Il a en outre fait appel à plein de vieux complices,que ce soit dans l'équipe technique ou parmi les acteurs,notamment Maureen O'Hara,qui fut souvent sa femme de cinéma.JW,64 ans,entamait en ce début des seventies sa fin de carrière,et il n'était pas le seul.Le vétéran George Sherman signait là sa dernière réalisation et ça sent le bout de la piste.Le bonhomme n'a jamais fait d'étincelles mais sa mollesse handicape fortement le rythme d'un film fonctionnant sur courant alternatif.De temps en temps une scène d'action réveille le game mais l'ensemble reste assez languissant.La direction artistique de qualité compense un peu grâce à de magnifiques paysages mis en valeur par le grand opérateur William H. Clothier,des décors de toute beauté dus à Ray Moyer et la belle musique d'Elmer Bernstein.On suit donc sans trop d'ennui ce long périple à la rencontre des kidnappeurs,que les scénaristes Harry Julian Fink et R.M. Fink peinent à muscler.L'action est en pointillés,les décisions des personnages pas toujours cohérentes,leurs rapports sont flous et les dialogues se vautrent dès qu'ils tentent de jouer la carte de l'humour tant les blagues sont plates et lourdes.On ne saura ainsi jamais vraiment de qui le petit Jacob est le fils,un des McCandles mais lequel?,qui est sa mère, qu'on ne verra pas,pourquoi le vieux Jake s'était autrefois barré,qu'est-ce qu'il a foutu tout ce temps,et où,comment Martha et lui sont restés en contact,bref on ne s'embarrasse pas de descriptions interactives,ce qui rend les persos sommaires et les réduit à quelques fonctions caricaturales.Le modus operandi des truands,étrangement passifs pour d'aussi dangereux criminels, est également déconcertant et la bataille finale,totalement foireuse,tient plus du carnaval que du gunfight classieux,avec en point d'orgue le mec qui pose son revolver pour improviser un duel avec un des fils de Jake alors qu'il avait juste à le descendre.Il y a cependant de bons moments,quelques combats bien foutus,quelques surprises bienvenues,mais ça reste au final plutôt moyen.Le sujet principal parait être la fin du monde de l'Ouest,contrée sauvage confrontée au modernisme galopant en ce début de 20e Siècle.Les inventions techniques se multiplient et prennent le pas sur les vieilles méthodes,ce qui se traduit par l'opposition entre Jake,l'homme du passé,et ses fils convertis au progrès.Mais l'histoire souligne ironiquement que les anciennes habitudes ont du bon,le père parvenant avec ses chevaux et ses mules à réussir là où ses gamins ont échoué avec des automobiles et des motos.On peut aussi voir là un parallèle avec la fin du western,genre alors moribond en Amérique.Wayne n'est pas à son meilleur mais assure le minimum grâce à sa présence et à son autorité.Ses fils sont incarnés par son vrai fils Patrick et par Christopher Mitchum,qui est lui le rejeton de Robert,tous deux excellents.Celui qui tire le mieux son épingle du jeu est Richard Boone,toujours royal en malfrat venimeux mais qu'on voit finalement peu.Il y a aussi ce vieux Bruce Cabot,qui joue le pote indien du Duke,une Maureen O'Hara qui disparait vite du paysage,Jim Davis,le patriarche Jock Ewing dans "Dallas",Harry Carey Jr et John Agar,le jeune premier des grands westerns de Ford,"Le massacre de Fort-Apache" et "La charge héroïque",dans lesquels il jouait les fringants lieutenants de cavalerie.Le petit Jacob a les traits d'un autre fils de John,Ethan Wayne,et il est mauvais comme un cochon,c'est clairement pas l'enfant acteur de l'année 71.