C'est cela oui...

Deuxième partie de Berserk : L'Age d'or, ce film dénommé La Bataille de Doldrey suit les événements du premier film en se concentrant, comme l'indique le titre, sur le fameux siège de Doldrey. Toujours réalisé par Toshiyuki Kubooka et sorti la même année que son prédécesseur (2012), force est de constater que, malgré quelques nouveautés assez mineures, on demeure sur les mêmes problèmes que le premier film.

Ainsi, les Faucons sont devenus une unité d'élite indispensable pour le roi du Midland qui leur demande de rendre la mythique place forte de Doldrey, réputée imprenable. Une bataille qui amènera de nombreux changements au sein de la brigade étant donné que Guts a décidé de quitter les rangs des Faucons après ce siège.
Pas plus de spoil !

Voilà... Que dire de plus ?
Concrètement, et vu le très court délai entre les films, il est à parier que l'équipe technique s'est empressée de réaliser la trilogie sans prendre une once de recul et demander l'avis des spectateurs sur le travail proposé puisque ce deuxième opus est exactement à l'identique du premier.
Pour ce qui est de l'histoire, si on peut noter que la durée de visionnage s'est agrandie un peu - une bonne nouvelle - on demeure toujours sur du charcutage d'intrigue là où la série de 1997 prenait son temps pour faire vivre ses personnages. Cependant, on peut ressentir une certaine amélioration, certes minime ais bien présente qui donne un peu plus de consistance. Le fait que l'on se concentre principalement sur le siège de Doldrey doit en être pour quelque chose puisqu'il empêche le film de trop s'éparpiller dans les découpes de l'intrigue. Mais outre ces petits détails, nous avons les mêmes problèmes : on a le droit à la série de 1997 mais en accélérée, du moins avec cette désagréable impression d'accéléré. Après, question fidélité avec la série, on aura bien quelques écarts et nouveautés : la tentative d'empoisonnement de Griffith au palais a été supprimée (ce qui retire énormément de substance à l’œuvre étant donné que l'on a plus toute cette intrigue politique au sein du palais) et une confrontation entre Griffith et le roi du Midland, suite à l'élan de zèle du chef des Faucons, a été ajoutée, amenant une vision moins rose et gentillet du roi (à voir si ces révélations ont été mises en avant dans le manga ou s'il s'agit d'une liberté des scénaristes). Mais une fois de plus, malgré ces quelques nouveautés, c'est un copier-coller insipide qui profite uniquement d'une meilleure qualité graphique et qui allonge de manière non obligatoire des événements matures (même si ça redore un peu les lettres de noblesse de l'univers) alors que l'on aurait pu avoir une suite, ou une aventure inédite de Guts. C'est donc une impression très partagée qui se dégage comme on avait déjà pu le ressentir lors du visionnage de L'Œuf du roi conquérant.

Pour les personnages, si ceux principaux s'en sortent pas trop mal, je dois avouer une certaine déception vis-à-vis de ceux plus secondaires. Là où la série animée prenait le temps de les développer un tant soit peu, le film se permet de les faire apparaître comme ça, sans aucune indication, privant la plupart du temps ces personnages de leur charme. Si je n'ai pas parlé du doublage jusqu'à maintenant - qui était sympathique dans le premier volet - je dois également avouer que certaines répliques clamées retirent de la puissance aux personnages. Typiquement, à la fin du duel entre Griffith et Guts, le "A un de ces quatre" est tout simplement destructeur mais pas dans le bon sens, ce qui tend très à de la parodie qui dénature profondément, à mon sens, ce duel qui, dans la série, avait été magnifique. Autrement, les personnages principaux demeurent sur les rails sans énormément changer.

Côté technique, ça alors... rien ne change. C'est toujours perçu comme plus beau même si c'est à discuter. L'animation est fluide mais certains éléments (qui étaient déjà observables dans le premier film) semblent être sur un autre plan d'animation comme les feuilles, l'eau, les monstres... En soi, ce n'est pas catastrophique pour ça laisse le sourcil se hausser.

Les combats demeurent réellement la partie la plus intéressante d'autant que le siège de Doldrey prend une part importante du film. Fluide, dynamique... tout ce que l'on veut voir nous est montré, pour notre plus grand bonheur.

Pour ce qui est de la musique, nous avons les mêmes compositeurs (Shirō Sagisu et Susumu Hirasawa) pour le même ressenti musical.

La Bataille pour Doldrey est du même niveau que le premier film, à quelques détails près. Le film, un peu plus long, respire un peu plus mais ce n'est toujours pas suffisant. On continue de découper un peu à la va-vite l'intrigue pour se concentrer sur les éléments importants, quitte à rendre certains personnages sans saveur. Une fois de plus, il s'agit là d'une création qu'il est tout à fait possible de visionner sans être complétement larguer mais pour quelqu'un qui a regardé la série animée (oui, ça fait beaucoup de comparaison avec la série ; mes excuses), force est de constater que le, même les films n'étaient vraiment pas du tout nécessaires malgré le bon divertissement proposé.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !