Holly Burns se prépare à passer Noël avec son mari et ses enfants quand se pointe à l'improviste Ben,son fils aîné né d'un premier mariage,qui a obtenu une permission de sortie du centre de désintox où il est interné.Si sa mère est folle de joie,sa soeur et son beau-père sont nettement moins enthousiastes et ses frasques passées lui valent de nombreuses inimitiés en ville.Réalisateur,scénariste et producteur du film,Peter Hedges revient ici à la chronique familiale hard qui lui avait bien réussi lors de sa première oeuvre en 2003,le très joli "Pieces of April".Il y a deux parties dans cette histoire,le début définissant les rapports compliqués entre Ben et sa famille.On comprend que le gars a causé beaucoup de dégâts par le passé,ce qui a laissé des traces,et la méfiance prévaut à son égard.La deuxième partie consiste en une virée en voiture à travers la ville qui va progressivement dévoiler les errements passés du garçon et expliquer pourquoi autant de gens le détestent.Deux axes se dégagent au fil de la narration.D'abord l'inconditionnalité de l'amour maternel,Holly continuant,même si elle n'est pas dupe,à soutenir et aimer son fils.D'autre part la description de l'enfer de l'addiction.Ben a autrefois été un jeune normal,plutôt sympa même,mais qui est tombé un peu par hasard dans la drogue pour ne plus jamais s'en sortir.Il a provoqué des drames,fait souffrir ses proches et s'est détruit physiquement et mentalement.Ce que le film fait ressentir,d'une manière palpable,c'est la façon dont les toxicos passent dans un autre monde.Ben est en traitement,il veut sincèrement s'en sortir,il est lucide sur sa situation,mais rien n'y fait l'envie de came est la plus forte.Du coup ses rapports avec sa famille sont faussés,ne sont plus les mêmes qu'avant et ne le seront plus jamais.Ses parents le surveillent d'une manière paranoïaque,sachant qu'il peut basculer à tout moment,qu'il ment sans arrêt,qu'il est impossible de lui faire confiance,ce qui instaure une ambiance tendue.Le plus triste est que Ben est une sorte de fantôme,un semi-vivant en sursis,celui qui est là sans y être vraiment,déjà dans un autre monde,flottant quelque part entre la vie et la mort.Tout le monde est plus ou moins conscient qu'il replongera fatalement à plus ou moins longue échéance,et qu'il va mourir à plus ou moins long terme.Cette certitude qui plane,cette demie-absence qui le définit sont déchirantes et impriment la marque de ces voyages dont on ne revient pas.Vous aurez compris que ce n'est pas une franche comédie,et le bilan est carrément pessimiste.Lucas Hedges,le fils du réalisateur,signe une magnifique performance en camé borderline.Nerveux,instable,grimaçant,animé de mouvements brusques incontrôlables et de sautes d'humeur,on le sent constamment prêt à exploser ou à craquer malgré ses efforts visibles pour se contenir.Julia Roberts en revanche ne convainc guère en mère courage et ses tics d'actrice,grands sourires niais et expressions faciales crispées,deviennent assez lassants.La jeune Kathryn Newton,en jeune soeur dubitative,est excellente,contrairement à un Courtney B. Vance atone qu'on a vu plus inspiré.

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le 26 nov. 2021

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