La construction méticuleuse du duel Solal-Ariane aura nécessité 1000 pages à Albert Cohen, et aucune n'est de trop. C'est un tableau : la naissance du désir, sa course haletante et sa mort lente. Mille pages pour tisser la complexité amoureuse, mettre des mots sur l'incroyable subtilité des émotions qui me laisse encore pantoise d'admiration, des années plus tard.
Alors qui est responsable du vilain petit canard qu'on nous a pondu ici ?
Personne, si ce n'est que l'ambition de s'attaquer à l'inadaptable. Même avec une photographie soignée et un élégance glaciale réussie, on ne peut pas adapter Belle du Seigneur. Par ailleurs, même si Natalia Vodianova n'est pas incongrue en Ariane, elle a malheureusement hérité du jeu des mannequins... L'expression faciale y est, la voix pas du tout.
C'était donc ici une tentative vaine de faire rentrer l'Everest dans une fiole, un naufrage qui a au moins eu la décence de ne pas excéder les deux heures.
Créée
le 27 janv. 2022
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