Beginners par Pierrick Boully
Après la mort de son père, qui avait fait état de son homosexualité sur la fin de sa vie, un jeune graphiste de Los Angeles, Olivier, fait la connaissance d'une jeune actrice française, Anna, dont il tombe amoureux.
Beginners c’est un scénario simple avec une réalisation efficace, nominé seulement pour le meilleur second rôle (Christopher Plummer) aux Oscars. Encore une fois nous avons l’exemple du mauvais jugement de cette cérémonie, tant ce film méritait plus.
Le film débute avec une très belle séquence de narration, situant le film dans son contexte, nous donnant la main pour y entrer en présentant avec des photos et des images très peu mobiles tout le passé du film. Les regards caméras de cette séquence nous font entrer dans l’histoire, nous parlent, le récit mêle rire et tristesse, on y voit déjà un jeu avec la mémoire en mélangeant différents « rushs » pour un même plan. On nous annonce d’emblée la préoccupation du héros (la mort de son père), pris au piège dans ses propres souvenirs.
Mais le film plutôt que d’être mélodiquement adopte un ton léger, Beginners c’est une petite histoire simple et tendre dans un univers étrange, un univers où les chiens parlent mais personne ne les entend. Le chien joue le rôle de conscience pour le héros, Olivier, il ne fait que se parler à lui-même, se remettre en question pour mieux apprendre de ses erreurs, grandir, passer le cap de la mort de son père dont les souvenirs resurgissent sans cesse. Sur ce point nous devons louer le montage entrecoupé de flash-back très bien rythmé, on a vraiment l’impression que chaque souvenir apparaît dès que le héros y pense, Beginners est un film réel, on se reconnaît dans le personnage incarné par Ewan McGregor.
Ce dernier joue un peu comme dans Big Fish, un film qui est lui aussi dans le même style mais en plus fantastique (Tim Burton oblige), Olivier est incarné de façon sobre, là aussi on a une interprétation réel et non fictive. Mélanie Laurent est sur la même lancée que son acolyte, incarnant une fille réservée qui a peur de s’engager, son personnage est la porte de secours pour Olivier, pour oublier son père Hal incarné par le Christopher Plummer nominé aux Oscars, qui joue lui aussi très bien, peut-être pas autant que les deux autres mais mérite bien sa nomination. Andy, le copain de Hal incarné par Goran Visnjic, joue lui aussi très bien son rôle réservé à la limite de l’autiste.
Mike Mills dans son film a compris une chose que Tate Taylor et son La Couleur des Sentiments n’est pas parvenu à faire : Beginners est émouvant, bien plus puissant, il ne fait pas que tenter de nous faire pleurer, Mike Mills a réussi lui à nous rendre ému, à captiver notre attention en mélangeant comédie absurde et drame, on vit le film, on passe du rire au pleur, on grandit en même temps qu’Olivier.
Beginners pour le comparer à un autre bon film est dans la même trempe que Super (même si le thème n’est pas du tout le même), c’est un film vrai qui mérite d’être vu.