Les biopics sont un peu moins à la mode cette année, il faut dire qu’à force, ça devient difficile de trouver des histoires humaines intéressantes qui n’ont pas encore été traitée au cinéma.
Quelques semaines après le très intéressant « Borg vs. McEnroe », le tennis est de nouveau à l’honneur avec « Battle of the Sexes ». Mais si la balle jaune est présente tout au long du film, c’est surtout le combat de Billie Jean King qui est mis en avant. Elle qui a eu l’audace, le courage et la ténacité de se battre afin d’obtenir plus d’égalité de traitement entre les sportifs masculins et féminins.
Bien entendu, il s’agit d’aspect financier, mais aussi et surtout, de reconnaissance pure et dure du sport féminin alors jugé comme particulièrement inférieur, voir inintéressant. Par extension, il va de soi qu’il s’agit aussi de la perception de la femme de façon générale.
Une fois de plus, Hollywood trouve une histoire singulière et vraie à porter sur grand écran. Si le film est de facture très classique aussi bien dans le montage que la réalisation, il n’en reste pas moins agréable visuellement de par l’utilisation du 35mm avec son grain et sa saturation des couleurs typique des années 70. La reconstitution d’époque est excellente, des voitures aux coupes de cheveux en cheveux en passant par les iconiques « blue suede shoes » (refaites pour l’occasion par la marque aux trois bandes) : tout est plus vrai que nature !
Le scénario est un peu trop sage et convenu, mais il parvient tout même à nous tenir en haleine jusqu’au dénouement du match aussi improbable que fondateur entre Billie Jean King et Bobby Riggs.
Le film est multicouches et il ratisse peut être un peu trop large : entre le tennis, la politique, le sponsoring, l’argent dans le sport, l’homophobie, les machos… Certaines parties sont inégales et un peu bancales (voir fausses comme dans tout biopic me direz-vous) mais l’essentiel est préservé : prouver à la masse que les femmes ne comptent pas pour des prunes, même dans le sport.
Ce film à une résonnance toute particulière à l’heure actuelle, hasard du planning, et il constitue une bonne base pour voir le chemin parcouru et celui qu’il reste à faire pour l’égalité et le respect des femmes. 44 ans après, la bataille est loin d’être gagnée et certains acquis sont encore menacés…