Avant Frank Miller, Christopher Nolan et autres Ben Affleck, Batman était autre chose qu'un type resté bloqué sur le meurtre de ses parents, se repassant en boucle ce drame dans son esprit torturé lors de ses séances de cross-fit, jurant sur l'absence de dieu que lui vivant, plus personne ne subirait un sort aussi cruel, peu importe la violence des méthodes et des moyens qu'il lui faudra utiliser. Non, avant cela, Batman était plutôt un chic type, que ce soit dans la bande-dessinée d'origine et surtout dans la série culte des années 60, où le homme chauve-souris man si il corrigeait le vilain de ses poings, n'en oubliait de marcher bien droit dans les clous, d'y aller de bons conseils sur la vie et d'être plutôt jovial, loin de l'image du gros dépressif dernier niveau qu'on nous vend depuis The Dark Knight Returns.
C'est ce Batman que l'on fête dans cette version animée/suite dans la série des années 60, le Batman que l'on aime, le retour du roi, celui qui faisait office de père de substitution aux nôtres, démissionnaires, puisque l'on a l'impression de voir un épisode oublié de la série. Tout y est comme dans nos plus beaux souvenirs : Les combats de rue tout en chorégraphie et agrémentés de bulle de bande-dessinées ( PIF, PAF, BIM ) qui explosent à chaque poing dans la face, les leçons de vie de la vie réelle ( "Non Robin, ne traverse pas la rue en dehors des passages cloutés, c'est interdit par la loi" "Mais Batman, nous sommes en poursuite de gangsters" "Peut-importe, Robin, nous devons montrer l'exemple ), les plans foireux des super-criminels, les pièges bigger than life de milieu d'épisodes, les personnages secondaires qui n'ont pas pris une ride.
Tout y passe, tout y est.
Alors, on est content, on a le sourire…
Puis on se rappelle que ouais, on est un peu vieux pour ces conneries, que c'est pas si beautiful ( copyright Cristina Aguillera ) que dans nos mémoires, que l'animation, voilà quoi et qu'il a tout de même pris du cul le Batman, suffit pas d'avoir de belles oreilles. Un peu comme lorsqu'on, se retrouve à jouer à Kid Icarus sur une vieille Nintendo 8bits, on fait bien des roulés boulés sur le tapis du salon mais on en fait seulement 3 minutes, pas une heure. Alors, on se dit que c'est peut-être le moment d'arrêter, surtout qu'un nouvel épisode de Westworld commence dans 10 minutes…
Et bien, vous allez me croire ou pas mais c'est exactement à ce moment précis ( parole de Castor Junior ) que cela passe du joli revival sympa à ce truc avec un petit supplément d'âme qui te fera écrire une chronique sur sens-critique. Puisqu'en effet, au milieu du récit les auteurs tombent les gants et se lancent dans une version WTF de la série d'origine où tout sera prétexte à jouer avec les personnages, ceux de la série d'origine bien sûr mais aussi les autres incarnations de l'homme à la cape. Les mecs catapultent ce qui ne devait être qu'un petit hommage de maison de quartier à un concert où on se prend tous dans les bras comme lorsque Nolwenn avait gagné la Star Academy numéro deux.
On sera là pour la suite, même BAT-chaîne, même BAT-heure.