Et puis, au milieu de sa filmographie, Stanley Kubrick décide de sortir Barry Lindon... Oh putain Barry Lindon...
Le combo ultime entre le rythme ultra lent du réalisateur, de son nihilisme poussé à l'extrême, son côté froid et ses petites manies qu'il tient absolument à mettre en œuvre et la manie du public de ne rien remettre en cause de ce qu'il a fait dans son film parce que c'est sacro-saint Stanley...
Le film offre un dépaysement dans l’Europe assez agréable, tant la gestion des plans est belle (certains sont de véritables tableaux...), la musique est bien intégrée (mais encore une fois, Stanley préfère ne pas se fouler, se contentant de choisir des musiques classiques bien adaptée) et... c'est tout.
On pourrait parler de cette idée de filmer intégralement le film en lumière naturelle, ce qui, effectivement, pour l'époque était un sacré exploit, mais faire un film chiant et nihiliste avec un beau travail de la lumière, ça reste un film chiant et nihiliste.
Et pour le reste... On suit l'histoire de Barry donc, qui oscille entre être un sacré boulet aux choix disons discutables, et un gros c**. C'est bien là le drame de ce film... On est censé ressentir un peu de compassion pour le personnage principal ? Après qu'il ait provoqué un homme en duel, pensant l'avoir tué même, et qu'il se barre sans essayer de partir avec la dame (sa cousine tout de même) pour laquelle il a fait ça ? Qu'il ne donne aucune nouvelle à sa mère ? Après que le jour même de son mariage, il commence à traiter sa femme comme une merde ? Qu'il la trompe ouvertement ? Qu'il soit violent envers son beau-fils ?
Mais il peut en crever de sa gangrène le Barry, j'en tirerais pas une larme... J'ai presque ressenti plus de compassion pour Alex dans orange mécanique que pour lui, c'est dire...
Barry Lindon c'est une magnifique boite à musique, mais une boite à musique vide. Le film est beau, mais fade...