Barefoot
5.7
Barefoot

Film de Andrew Fleming (2014)

Romance sincère, romance sublime.

Me voila a redécouvrir Barefoot aprés un premier visionnage, il y a peut-être deux ans. Et de nouveau, me voila absolument emerveillé par ce feel-good movie qui est, au fond, un peu plus que ça.


Alors certes, l'histoire n'est pas absolument originale. Les personnages non plus. Mais qu'importe.
Evan Rachel Wood et Scott Speedman survolent le film, ils sont absolument sensationnels ensemble. Et évidemment, comme à son habitude, JK Simmons n'a qu'un rôle trés secondaire et comme à son habitude, il est fantastique, et terriblement touchant.
La B.O., parlons-en, elle est magique, avec en point d'orgue un petit Love Love Love des Of Monsters and Men qui fait toujours plaisir. La réa est plus que classique en revanche. Alors certes, ca n'empêche pas certains plans d'être trés jolis - en particulier ce magnifique plan de Daisy et Jay devant la grande roue. Voila, ca casse pas des brique, mais c'est beau. -


Mais Barefoot, c'est avant tout une romance sublime. La sincérité, la simplicité de cette amour naissant entre nos deux personnages coupent le souffle, et le personnage campé par ERW y est pour beaucoup. Ca peut paraitre tout bête, et loin d'être un énorme argument, mais pourtant, faire une romance aussi lumineuse et sincêre, c'est pas donné à tout le monde. Alors certes, la romance peut paraître naïve au premier abord, mais regardons le truc de plus prés :


Jay, joueur compuslif, qui a du mal a rentrer dans le cadre et suivre les règles, qui partage son temps entre strip club et champ de course, trouvera en Daisy la simplicité, la joie de vivre qui manque à sa vie. Elle est surement la seule personne vraie dans son monde. Quant à elle, elle trouvera un homme qui justement l’emmènera vivre la vie, la vraie, et qui est la seule personne à avoir jamais cru en elle. Entre sa mère terrible et les médecins qui s'empressent de l'interner, il n'a que Jay qui a su voir en elle une jeune femme merveilleuse et chez qui rien ne cloche, rien du tout. Je sais pas vous, mais c'est loin d'être des raisons naives d'aimer quelqu'un.


A cote de ca, le film possède de vrais moments de grâce :


la scène ou Daisy raconte ce qu'il s'est vraiment passé avec sa mère par exemple, ou encore cette scène déchirante ou Jay est a deux doigts d'abandonner la belle. Il lui dit qu'il va passer un coup de fil, lui laisse de l'argent et prétend que ce ne va pas être long; Et elle va rester la, sur la même chaise de la gare routière, toute une journée, à attendre. Dés le début, elle avait douté de ses intentions. On la voit désespérée, en pleurs, mais elle reste sur sa chaise, à l’attendre. Et quand finalement, Jay revient, elle lui dit, en larmes : "No more phone calls". Déchirant, poignant, mais magnifique.


Barefoot se permet aussi d'explorer des sentiers un peu moins conventionnels, la question de la folie et de la normalité bien sur, de la façon dont ces choses sont perçues par les autres et par un corps médical en particulier. Une pensée seule fait froid dans le dos :


sans Jay, une fille parfaitement saine d'esprit , et normalement intelligente, aurait surement passer sa vie en asile. Paie ta joie de vivre après ça. Sans diaboliser les médecins pour autant d'ailleurs, grâce aux merveilleuses minutes a l'écran de Simmons.


Si le film est parfois drôle grâce aux innombrables réactions et répliques enfantines de Daisy, il est également un peu plus sombre et triste, avec la backstory de cette dernière. Et Barefoot, dans sa grande intelligence, a eu la bonne idée de ne pas faire dans le mélodramatique.


De ne pas tirer trop sur la corde en voulant accentuer le malheur et les souffrances qu'a pu subir Daisy, Je sais pas moi, un film moins subtil aurait pu montrer des flashbacks de Daisy et de sa mère sous forme de cauchemars ou autre. Ici, c'est pas le cas. Tout est dit simplement, ou à demi-mots, et le résultat est d'autant plus efficace.


Bref, j'adore ce film. Porté un duo exceptionnel - je dirais bien que ERW sublime le film un peu plus que Scott Speedman, mais j'ai bien peur de ne pas me montrer objectif quand on parle de cette merveilleuse actrice -, drôle, romantique à s'en damner, tout en ayant une facette plus triste, intelligente et sombre, Barefoot est magnifique.
Alors oui, ça peut paraître niais, et un peu facile par moments. Mais j'en ai marre que les gens disent ça à chaque romance un peu plus légère. Je rappelle qu'on vit dans un monde ou prés de la moitié des gens ont déjà été infidèles et où une bonne partie des mariages finissent en divorce et j'en passe. Donc en matière d'amour, vous n'avez absolument aucune leçon à donner.

Kousei
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 15 sept. 2017

Critique lue 365 fois

2 j'aime

Kousei

Écrit par

Critique lue 365 fois

2

D'autres avis sur Barefoot

Barefoot
Mircea
3

Bareness

Barefoot est l'un de ces films dont il est aisé de prévoir le dénouement dès les quinze premières minutes. Le remake américain du film allemand "Barfuss" narre la romance d'un homme dépravé et sans...

le 12 mars 2015

2 j'aime

1

Barefoot
helloo
5

Mignon mais trop prévisible

Une jolie histoire mais énormément de clichés, des éléments peu crédibles et des incohérences qui enlèvent une part de charme à l'histoire. Les acteurs sont plutôt attachants. La bande originale est...

le 21 août 2015

1 j'aime

Barefoot
Outbuster
6

Evan toute puissante.

La dernière fois que j’avais croisé Evan Rachel Wood, c’était dans Charlie Countryman. Elle m’avait fait forte impression grâce à un personnage sombre et énigmatique, tiraillé entre corruption...

le 15 avr. 2016

Du même critique

Postman
Kousei
10

De l'influence de l'opinion générale

Je regardais un documentaire sur Kevin Costner hier soir, et à ma grande surprise, l'on annonce à la télévision que Bodyguard et Postman sont de mauvais films. Bodyguard, j'adore, mais ok, c'est...

le 22 juin 2016

14 j'aime

6

Rencontres à Elizabethtown
Kousei
10

Merveille à Elizabethtown

Elizabethtown est sans doute un des films les plus sous-estimés que j'ai vu. Et j'ai le sentiment que je ne comprendrai jamais vraiment pourquoi. Déjà, comme bon nombre de films, celui-ci est mal...

le 23 mars 2016

12 j'aime

Fireworks
Kousei
4

Incompréhensible

Aie. Aprés l'excellent Your Name, moins bon des Shinkai pour moi, mais tout de même de qualité, le grand public a pu, une nouvelle fois aprés certains Ghibli, découvrir l'animation japonaise dans ce...

le 3 janv. 2018

11 j'aime

15