Nouveau Edgar Wright avec un premier film "à part" qui ne fasse pas partie de toutes ses créas avec Pegg et Frost, et qui ne soit pas une adaptation comme Scott Pilgrim ou AntMan (oui ok Antman c'est pas vraiment de lui, mais bon il a bossé dessus et il y a des restes de lui, bref). Comment s'en sort-il après Scott Pilgrim que j'ai trouvé insupportable (alors que j'adore la trilogie Cornetto) ? Bah pour ma part c'est toujours pas ça. L'affiche française hurle à qui veut l'entendre que c'est "LE FILM LE PLUS COOL JAMAIS TOURNÉ". Je sais pas si c'est le plus cool jamais tourné, mais en tous cas il fait tout pour faire croire que c'est le cas, jusqu'à la nausée. En bon amoureux de musique que je suis, ce film y entretient un rapport avec cet élément que j'ai trouvé effroyable. En sortant du ciné, j'avais qu'une seule envie: un peu de silence. Y'a 10 milliards de ref musicales qui te sont balancées au visage par tous les moyens: répliques, sound design, illustrations sonores... Infernal, le film ne laisse aucun répit. Dans d'autres films, on utiliserait des morceaux subtilement, avec des choix bien précis d'illustration. Ici, Edgar Wright a trouvé un prétexte scénaristique pour pouvoir en caser partout, tout le temps, et pas forcément de la bonne façon (la manière dont est utilisée "Neat Neat Neat" des Damned, c'est le bordel total). Et malgré un choix de B.O. "TARANTINESQUE" comme le hurle l'affiche d'un autre film sorti récemment (le sud-coréen "Sans Pitié") et de qualité, au bout d'un moment j'en pouvais plus. Une vraie technique de stabilo. Y'avait comme une impression de combler du vide tout le temps. L'autre "idée" utilisée avec la musique c'est de rythmer les principales scènes avec les morceaux utilisés en fond sonore, un peu à la Rythm Tengoku. On le montre bien avec le générique. Une idée gentillette qui n'a pas manqué de me faire lever un sourcil: c'est sympa, mais ça pisse pas bien loin, et ça tient plus du gimmick rigolo que de l'idée de génie. Et je me suis dit "j'espère qu'on va pas nous le resservir à toutes les sau-" et bah perdu, parce que c'est le cas. Ce qui donne l'impression que le film repose sur une seule idée de mise en scène et la répète jusqu'à plus soif. C'est vraiment le gros gros GROS point noir du film en ce qui me concerne.


Point noir d'autant plus accentué, je trouve, par le fait qu'il sert de vernis rutilant, mais qui, dès qu'on gratte un peu, peine à cacher un film de gangster des plus classiques, que t'as déjà vu mille fois. Le tout servi dans un univers sans réelle saveur, sans réelle patte (excepté les minis montages cuts chers à Wright, notamment quand quelqu'un démarre une bagnole), on a même l'impression que la ville se résume à seulement quelques rues. Les personnages ne sont pas très attachants, le dénommé Baby en tête, et ont des dialogues parfois très ennuyeux. On peut reprocher 1001 choses à Tarantino, mais lui sait parfois servir des dialogues, certes longs, mais passionnants (pas toujours, il est vrai, mais quand il y arrive, ça marche à fond). Ici, certains dialogues ne marchent pas, sont trop longs pour ce qu'ils ont à dire (les 1ers dialogues entre Baby et Debora...), certains sont répétés (le fait de demander pourquoi Baby écoute tout le temps de la musique) et sont globalement sans surprises. Et je passe sur certaines failles d'écriture de choses pas expliquées, de changement soudain de comportements injustifiés de certains personnages, voire de personnages qui ne servent à rien tout court (le père adoptif de Baby par exemple), ou sur le fait que, personnellement, je n'ai jamais ri ni même esquissé un sourire, ce qui est dommage pour un film qui se veut fun. Et ce sont des choses que je n'arrive même pas à expliquer tellement il arrive à faire tout l'inverse dans la trilogie Cornetto (persos attachants, idées de mises en scènes qui servent à l'écriture, dialogues intéressants et marrants, gags vraiment drôles, etc...)


Reste pour lui quelques personnages sympas comme celui de Jon Hamm l'idole (même si le couple qu'il forme avec Eiza Gonzales est assez insupportable et surjoué) ou Kevin Spacey, un rythme qui réussit à nous tenir éveillés sans qu'on regarde trop sa montre (et encore heureux vu les efforts surhumains qu'il déploie pour que ça s'agite constamment à l'écran), et moins de trucs gonflants que Scott Pilgrim qui me l'a rendu bien plus sympathique. Pour le reste, ça ne marche pas, c'est beaucoup trop bancal et épuisant. Le film ne propose vraiment rien de neuf, masqué par une idée de mise en scène répétée ad nauseam, sans véritable identité, et pas très bien écrit. Je commence un peu à douter du père Edgar et comprends de moins en moins l'engouement autour de lui. En espérant que sa prochaine trilogie avec Pegg et Frost me redonne espoir. A côté de ça, il peine à proposer quelque chose de majeur.

MVCDLM
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le 20 juil. 2017

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