Le testament d'un don mafieux (Om Puri) prévoit le partage de ses diamants entre son fils (Rahul Dev), sa fille (Preeti Jhangiani) et son gendre (Akshay Kumar). Mais certaines clauses précisent les modalités de répartition en cas de décès inopiné d'un des légataires. Des tensions meurtrières apparaissent soudainement.


APD propose de magnifiques séquences de pure n'importe quoi comme seule Bollywood peut oser en tourner. Digne successeur de la turkish sodomie de copyright, l'Inde n'a pas de problème à retourner plan par plan des grands succès internationaux comme Matrix : c'est ainsi que tout la séquence de défouraillage massif dans le hall (la "lobby scene") se retrouve en intégralité dans APD, au détail près.


Mais le film est tout aussi capable de pondre un mix improbable entre Rambo 3 (le combat avec les bâtons) et Snatch (le match de boxe) avec des relents de Kickboxer (les gants artisanaux), une baston bruitée par des frappes sur des casseroles en métal. Et que dire de l'acteur occidental dont le surjeu facial est un exploit martial à part entière.


Et quand on en vient à reconnaitre des repompes de "Mon voisin le tueur" ou de "Il était une fois dans l'Ouest", avec un score empruntant sans vergogne à Prodigy (Smack my bitch up) ou à Deep Purple (Smoke on the water remixé à toutes les sauces curry), on se dit qu'on doit louper encore pas mal de références.


Mais l'intérêt nanar ne réside pas uniquement dans ces copier/coller sauvages. Toutes les séquences d'action sont démentes de câblages approximatifs, d'attitudes de poseur bling bling, de bastons survoltées (aaah, les cassages de nuques avec le creux poplité), de figurants hilarants, de courses en voiture à 300 Km/H en centre-ville, de figures acrobatiques en moto sans aucune raison valable, d'affrontement de hummers et de monster trucks, etc. On rigole avec plaisir devant cet étalage totalement irresponsable d'un point de vue cinématographique.


Mais attention à ne pas croire au nanar du siècle. Car de manière surprenante, APD se présente essentiellement comme une comédie. En effet, le remplissage visant à diluer le scénario jusqu'à l'homéopathie nous sert de l'humour lourdingue à base de 3 running gags principaux : plusieurs personnages ont un défaut de mémorisation (un oublie les prénoms, l'autre certains mots et le dernier a du mal à terminer ses phrases), source inépuisable mais épuisante de séquences de quiproquo ; deux personnages subalternes, père et gendre (Paresh Rawal, récompensé pour son rôle comme meilleur acteur comique 2003 (!?!) et Aftab Shivdasani), sont maltraités par leur épouse respective ; un sbire (Johnny Lever) cabotine en roulant des yeux comme un damné. Cet aspect est malheureusement majoritaire, et à moins d'accrocher à ce style d'humour, on peut rapidement en avoir marre.


Quand on voit ça, on peut se mettre à douter du sérieux des repompes citées plus haut. Mais toutes les séquences d'action sont mises en scène avec une telle absence de recul ou de second degré qu'il semble bel et bien qu'il n'y ait pas besoin de chercher midi à quatorze heure : APD offre des séquences nanars d'anthologie, à savourer sans modération. L'idéal serait d'effectuer un remontage ne conservant que les séquences d'action.

Créée

le 23 août 2020

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