L’insomnie a le dos large

Awake abuse beaucoup trop souvent de son concept pour créer des problèmes. Ça fait un film jamais subtil, très gros, un peu ridicule et surtout très lassant. Clairement ça pousse toujours le bouchon trop loin et c’est le seul artifice, le seul souffle, dont le film contribue pour apporter un semblant de tension au récit. Ce qui est, déjà, un aveu d’échec. Car elle est là la tristesse de ce film, c’est ne jamais réussir à créer quelque chose d’intéressant autour de son concept, ne jamais réussir à le transcender, car on ne sait pas proposer. C’est terrible et surtout assez mauvais et ce, malgré quelques idées de mise en scène stimulantes et agréables. Ce scénario de film de série B qui a kiffé et qui veut reprendre Children of Men est clairement petit et jamais grandiose. Ça n’est jamais non plus vraiment sublimé par la réalisation. C’est du contenu pour alimenter la plateforme finalement et même si la raison qui créer l’exception est sympa et donne un final attendu mais qui clôt bien le film, les péripéties sont trop foutraques, les ficelles grossières et la facilité écœurantes à tels points que ça en devient limite affligeant tant le film n’a que cette seule et unique arme pour mettre ses protagonistes dos au mur. Ça fait si artificiel que le noeud du récit, le cœur du film et la reconstruction très classique des rapports familiaux échouent... car on en a rien à foutre de ces personnages et de leurs histoires. C’est dommage, le réalisateur essaye de se démener malgré tout même si il n’a rien pour lui, un scénario peu inspiré et une photo ni belle ni moche. Film terrifiant de médiocrité, d’un banal consternant.