Après l'énorme navet de 2008, Laurent Tirard se devait de redresser la barre, pour peut-être faire aussi bien que Mission Cléopatre. Si d'un côté, c'est réussi, de l'autre, c'est un foirage presque total.

Déjà, commençons par ce qui fâche ; l'absence quasi-totale d'humour.
Laurent Tirard n'est pas Alain Chabat, et comme il cherche à le dire, il n'y a quasiment aucune scène dite hilarante ; je sauverais juste la confrontation verbale entre Astérix (Edouard Baer) et Fabrice Luchini (César), car la nature des deux comédiens ressort vraiment, ce qui nous vaut un ping-pong verbal vraiment réjouissant dont on sent que la scène aurait pu durer encore plus longtemps.

Après ça, j'avoue qu'il y a deux-trois moments où j'ai souri (comme certains passages avec Vincent Lacoste), mais cet humour est comme la réalisation ; très très plat, et donc ça revient à mon titre, je ne vois pas pouquoi les producteurs ont été chercher quelqu'un comme Tirard (dont j'appécie pourtant ses anciens films) car il est pour moi quelqu'un sans aucun style, ce qui fusillera le film.

Par contre, il faut souligner une 3D assez bien utilisée (le film a été conçu et réalisé tel quel), avec des éléments qui se détachent bien du décor, et le fait que le film soit très coloré, à l'image de la BD.
Quant aux acteurs, si Depardieu n'a presque plus besoin de sa bedaine de syntèse pour faire plus Obélix que nature (quoique elle se voit beaucoup), Astérix a peut-être enfin trouvé son interprète en la personne d'Edouard Baer, que je trouve pas mal, même si il a une clause dans ses contrats l'empêchant de se raser, car il apporte de sa nature comique, à savoir partir dans des improvisations très longues.
Catherine Deneuve, quant à elle, est payée au cachet, passant son temps à boire de l'eau chaude et à rester assise (ou si peu), et le reste du casting va de sympa (Vincent Lacoste, échappé des Beaux gosses ou Fabrice Luchini, plutôt bon César) à insignifiant (Valérie Lemercier ou Dany Boon). Je note aussi les décors, très jolis, et souvent crées "en dur", dont on ne cache pas forcément que les rochers sont en plastique, un peu comme dans une BD.
Malgré l'apparente modestie du projet, comme si les producteurs ont voulu se démarquer du troisième volet, qui était vulgaire et tape-à-l'oeil au possible, on pense surtout au film d'Alain Chabat, car on voyait là une vraie passion pour l'univers d'Astérix et ce que je répète, de la peronnalité de son auteur, que j'aime beaucoup, et là, on sait pas ce qui s'est passé.

Certainement que Laurent Tirard est sincère dans sa démarche, mais pourquoi ne pas avoir engagé un dialoguiste de talent ? Pourquoi ne pas avoir dynamisé l'action, sans cesse très molle ? Ca sera le mystère absolu de ce film, qui se révèlera être une grosse déception, et au lieu d'aller le voir, revoyez encore Mission Cléopatre !
Boubakar
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le 18 oct. 2012

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Boubakar

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