J’étais inquiet. Très inquiet.
Un film expérimental de 5h20 sur un homme qui filme et parle de sa vie, ça a de quoi inquiéter.
Ce film dont on me vantait tant les mérites valait-il réellement le coup ?
La vie, c’est beau, mais qu’est-ce que ce film pourrait m’apporter ?
On y voit défiler des morceaux de vie d’un homme simple, l’humble Jonas Mekas.


Moi,
Je réfléchissais beaucoup au but du film,
Je me demandais comment l’aborder,
Pourquoi faire un tel film ?
Soudain, j’ai cessé de réfléchir, et je me suis fait emporter.


Jonas,
Il réfléchissait beaucoup au but de la vie,
Il se demandait comment l’aborder,
Pourquoi ne pas en faire un film ?
Un jour, il a cessé de réfléchir, et il a vécu.


Tandis que le film avançait, des éclairs de beauté m’apparaissaient, et sa durée ne m’importait plus.


Il ne se passe rien dans ce film… et pourtant, tout s’y passe.
C’est un chef d’œuvre du rien… et pourtant, tout y est.


Le cinéma, art suprême de la reconstitution.
C’est par son unique biais qu’une telle expérience est possible.


Il ne s’agit ici pas d’un film, mais juste d’images capturées par un Homme. Un Homme qui devient spectateur de son passé. Un Homme… Un inconnu que l’on confond.
Les souvenirs, ce sont les siens, ce sont les miens, ce sont les nôtres. Innocents, seule leur beauté est ici remarquée.
Ces êtres que l’on aperçoit, on ne les connaît pas – On ne les connaît plus.


Les images, dans le désordre, se mélangent. Elles se mélangent entre elles au sein du film, se mélangent avec nos propres souvenirs, au sein de notre esprit.


Mais moi … Ai-je assez vécu ? Ai-je assez de pensées à partager avec ce vieil homme, Jonas Mekas ? Puis-je pleinement profiter de son travail ?


Etais-je prêt à apprécié une telle œuvre ?
En avais-je les capacités, les possibilités ?


Il n’y a pas d’âge pour aimer le cinéma.
Il n’y a pas d’âge pour aimer la vie.


Ce film est une expérience.
Ce film, c’est juste la vie.
Simplement… la vie.


Critique innocente,
d’un film innocent,
d’un homme innocent,
d’une vie innocente,
...d’un art… innocent.


Après environ cinq heures, les images s’arrêtent.
Et la vie continue…

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le 3 sept. 2014

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TheBadBreaker

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