Au vu de sa production ultra-chaotique et de son statut conclusif du DCEU, plus en mode avortement qu'épiphanique, c'est tout de même courageux d'oser sortir ce deuxième film Aquaman. On ne doute pas que WB tente de récupérer quelques billets sur ce gouffre financier, de nouveau mené par James Wan, et un Jason Momoa à l'investissement louable dans ce script manichéen pour empêcher la fin du monde. C'est certainement l'aspect buddy movie rock'n'roll qui a titillé l'acteur, que l'on voit régulièrement satisfait de lui-même, aux côté d'un Patrick Wilson qui nous offre une scène hilarante vers la fin. Autrement, les séquences accusent un kitsch gênant, notamment des costumes spandex ridicules, et one-liners incessants qui laissent de marbre. Sur un montage en roue libre, Wan reprend l'esprit des derniers Thor, ainsi que des Gardiens de la Galaxie ; ce n'est pas la première fois qu'un film DC en pique une musique pour faire passer la pilule de la décontraction. La captation en 1.78 est douteuse pour son rendu banal, en particulier les plans sous-marins constamment endigués dans un marasme numérique bleu/orange digne de Ant-Man. Toutefois, à la surface, l'image est cristalline, avec un des plus beaux plans lors de l'arrive au Gouffre du Diable. On apprécie également la qualité de production sur les effets pratiques et design rétro-futuristes aquatiques, dont le costume de Black Manta, ainsi que les touches horrifiques fantasques du cinéaste. Ce n'est pas l'étron ultime annoncé ; on a vu bien pire chez d'autres studios, mais c'est une sacrée balle perdue quand même.